Le dossier de ce numéro de Théâtre/Public est consacré à la traduction théâtrale. Il donne la parole aux traductrices et aux traducteurs, aux autrices et aux auteurs traduits et à celles et ceux qui les mettent en scène.
Grâce à la Maison Antoine-Vitez, l'occasion est offerte de s'immerger dans les pratiques contemporaines de la traduction pour réfléchir à ce qu'elles ont de singulier : on pourra en appréhender les enjeux, mais aussi la diversité, selon les aires géographiques, les esthétiques et les personnalités.
Traduit du catalan par Laurent Gallardo.
Mis en scène par Tommy Milliot.
Massacre est un huis clos qui se déroule dans un hôtel isolé. S'y rencontrent deux femmes à un moment charnière de leur vie. Tel un rituel, dans une atmosphère d'inquiétante étrangeté, elles se retrouvent chaque soir dans le salon. Les mots apparemment ordinaires laissent progressivement entrevoir le trouble qui les habite, jusqu'à l'arrivée impromptue d'un homme qui fait voler en éclats leur équilibre précaire.
La trajectoire de Lluïsa Cunillé, loin des modes et des impératifs commerciaux lui a valu une réputation d'autrice culte de la scène théâtrale catalane. Elle nous entraîne ici dans une temporalité trouble où les époques semblent se chevaucher et où l'avenir a peut-être déjà eu lieu.
Disponible aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
Traduit du néerlandais par Gerco de Vroeg, Laurent Muhleisen et Esther Gouarné.
Mis en scène par Julien Graux.
Pour son exposé sur la mort, Wolf, le garçon d'en face, vient poser sept questions à Mara et Evi. Mais les filles n'ont pas envie de voir le fragile équilibre de la maison perturbé par cet intrus trop curieux. Elles ont bien assez à faire avec leur mère, couchée depuis onze mois, depuis le jour où leur père est mort brutalement dans un accident de voiture. Pourtant, petit à petit, grâce à sa sincérité et à sa prévenance, Wolf réussira à se rapprocher des deux sœurs, et même de la mère, accélérant ainsi le processus de deuil.
Traduit du norvégien par Terje Sinding.
Mis en scène par Arlette Desmots.
Fredrik Brattberg s'immisce au cœur du noyau familial pour lui faire rendre gorge.
Gustav a disparu. Tout porte à croire qu'il est mort, et ses parents effondrés organisent un enterrement symbolique... mais Gustav ressurgit miraculeusement. Au bout de quelque temps, Gustav disparaît de nouveau. Ses parents organisent un nouvel enterrement symbolique, mais moins fastueux que le premier. Encore une fois Gustav réapparaît...
Traduit de l'allemand (Autriche) par Ruth Orthmann et Alexandre Plank.
Mis en scène par Hugo Roux.
La jeunesse perdue qui hante Fruits du néant pense au futur avant de jouer à la roulette russe. Comment, en effet, se construire un avenir lorsque nos aînés ne nous ont laissé en héritage que le vide ? Drogue, haine, meurtre, tous les moyens sont bons pour exorciser les démons du passé nazi de leurs parents. C'est à ce prix que ces jeunes pourront accéder à la rédemption et prendre en main leur avenir. La critique sociale acerbe qui sous-tend ce récit d'un road-trip nihiliste résonne depuis l'Allemagne post-Reich jusqu'aux oreilles de la jeunesse d'aujourd'hui avec autant de vérité.
Disponible aux éditions Théâtrales.