Résumé
Un couple de mécènes déjantés reçoit dans la propriété familiale, sous la houlette d'une mère tyrannique, artistes et jeunes espoirs de la littérature autrichienne pour un jeu de massacre et d'amour.
Regard du traducteur
Est-il besoin de rappeler que la Carinthie est gouvernée par Jörg Haider, le champion de l'extrême droite autrichienne ? La permanence du nazisme sous des formes plus ou moins avouées, que certains personnages pointent quinze ans après la guerre, notamment Vincent, se trouve ainsi hélas toujours avérée.
L'auteur, sans doute ce gros garçon poète, met beaucoup de sa biographie dans cette pièce que l'on peut dire à clefs - pour les connaisseurs de la vie culturelle de cette époque, les masques sont transparents, de même que ceux du roman Holzfällen (Abattre les arbres) décrits par un certain Thomas Bernhard. Cela dit, les personnages de la pièce ont une existence propre si forte qu'il n'est nul besoin de passer par le jeu des identifications pour apprécier pleinement l'esprit et la vie de cette époque. La mentalité et certaines pratiques artistiques du Groupe de Vienne des années Cinquante, Soixante sont ici complétées par la violence des rapports sociaux et économiques, doublée de celle des différents ethniques germano-slovènes propres à la région dont les prolongements sont sensibles jusqu'à aujourd'hui.