Résumé
Un bar. Lieu étrange et baroque, où tous les déprimés du monde sont invités à chercher l’apaisement et à se laisser aller aux larmes. Comme dans une maison close, des portes mènent à des cabines où chaque client peut s’isoler pour pleurer. Le Propriétaire y reçoit Marta, une cliente assidue qui n’arrête jamais de parler sans pourtant verser une seule larme. De son côté, Elena, la femme de ménage, entretient une relation insolite avec un homme quasiment muet qui porte toujours un bouquet de chrysanthèmes. On y boit abondamment de la vodka ou de la rakia ou encore du thé froid, on laisse filer sa vie et on écrit des romans d’amour.
Regard du traducteur
Entre dépression et écriture, quelle différence finalement ? Ecrivent-ils pour se défaire de la déprime, ou dépriment-ils pour satisfaire le désir d’écrire ? Est-ce un hymne à l’impuissance créative ? A la jeunesse envolée ? A la détestation de soi ? Un hymne à voix multiples, en tous cas. Ou est-ce la même voix venant du cerveau méandreux d’un romancier asséché ? Un cerveau en panne, où plusieurs portes mènent chacune à une crise de pleurs, pas toujours salvatrice. Un texte élégant, doux-amer mais sans tristesse sur l’insuccès – créatif, amoureux, existentiel –ou les orateurs ne perdent néanmoins jamais ni dignité, ni prestance, ni humour ; car, si l’on rate, faisons-le en beauté, sublimement et en fanfare, avec du chien et de l’humour.