Une écrivaine connue, d'âge mûr, a des rapports sexuels avec son psychiatre. Elle pense vivre le grand amour alors que le médecin pense avoir simplement procédé à un acte thérapeutique. A travers cette situation de vaudeville, la pièce soulève des problèmes existentiels exprimés par la trahison, le désespoir et le conflit des générations, critiquant de façon véhémente le remplacement du Christ par Freud et Lacan. Bijoux dérobés rejoint le mythe : on ne peut pas échapper à son destin, et bien que les hommes se prennent souvent pour Dieu, il faut accepter la peur, parfaitement saine, de la mort. C'est un travail que de vivre, le soulagement immédiat n'existe pas.

Cette pièce parle d'angoisse, de mort et de mal de vivre. Peu d'auteurs ont le don que possède Kristina Lugn de mêler le tragique au comique dans des dialogues fleuris qui revêtent une musicalité toute particulière. Il faut se laisser entraîner par la cadence qui oscille entre formules allégoriques, images aussi évocatrices que provocatrices et une loufoquerie à la fois drôle et profonde. Beaucoup de femmes sont attachées au personnage principal masculin, Dr. Ny Lander, qui fait son numéro de "Woody Allen". Son personnage incarne le remplacement du Christ par Freud et Lacan et du prêtre par le psychiatre en qualité de celui qui soigne les âmes.
"Plus grand que tout est l'angoisse de mort" écrit Lugn.
"C'est un travail de deuil que de vivre".
"Dieu est mort et la psychiatrie est une des complications secondaires".