Écriture

  • Pays d'origine : Norvège
  • Titre original : Break of Day
  • Date d'écriture : 2022
  • Date de traduction : 2023

La pièce

  • Genre : tragédie
  • Nombre d'actes et de scènes : 1 acte, 14 scènes
  • Décors : La pièce se joue dans trois endroits : à l’intérieur de la maison familiale où se déroule la majeure partie de la pièce, à l’extérieur et non loin de cette maison, dans un troisième lieu qu’atteint le père à la fin de la pièce.
  • Nombre de personnages :
    • 3 au total
    • 1 homme(s)
    • 2 femme(s)
    • Il s’agit d’une famille : le père, la mère et leur fille « dans l’adolescence », précise l’auteur.
  • Domaine : protégé, © Fredrik Brattberg et Columbine teaterförlag

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Nous suivons le quotidien répété mais tout à fait répétitif d’une famille du lever au coucher : la famille se lève, les parents partent travailler, l’un ou l’autre emmène leur fille à l’école, ils reviennent chez eux, mangent, passent ensemble la soirée au cours de laquelle chacun vaque à ses occupations, vont se coucher. Mais, et au fur et à mesure des jours qui sont autant de variations, le monde craquèle autour d’eux, au propre comme au figuré : les routes s’effondrent ou sont barrées, empêchant notamment la fille d’aller à l’école ; le père est confronté à un problème d’alarme qui se déclenche sur son lieu de travail, engageant ainsi sa responsabilité ; la mère perd son travail et ainsi sa raison de vivre ; une maison brûle ; ils n’ont plus rien à manger. Plus ces aléas s’accumulent, plus nous nous demandons : la famille va-t-elle y survivre et, auquel cas, comment ?

Regard du traducteur

Plutôt que les protagonistes et leur destinée, le personnage principal et par là même le thème de la pièce est le jour, la journée, « si proche de nous que nous avons à peine conscience de sa présence… jusqu’au moment où elle s’effondre », comme le dit l’auteur lui-même. La subtilité dramatique se caractérise par le hiatus un long moment entretenu entre ce que nous voyons, la famille, la maison, l’intérieur, et ce que nous ne voyons pas, donc ce que nous imaginons et fait ainsi l’objet de fantasmes, l’extérieur, le monde. Ainsi, nous apprenons qu’un dérèglement extérieur se produit, que nous ne voyons jamais, qui lui-même suscite un dérèglement familial, que nous voyons tout du long et sommes par conséquent obligés de regarder, comme sous l’effet d’une pulsion scopique. Étant donné l’utilisation par l’auteur de la variation, où le jour se répète inlassablement mais chaque fois avec de légères modifications en forme d’altérations, l’effet a priori comique d’abord éprouvé se transforme vite en inquiétude fondamentale : que se passe-t-il vraiment ? qui ou quoi est déréglé, cette famille ou le monde extérieur ? et, partant, qui dérègle quoi ?

La pièce bascule toutefois quand l’auteur décide de déplacer ses personnages dans cet extérieur déréglé qu’il ne décrit toutefois pas dans ses didascalies, ou si peu. Ce faisant, il permet une ouverture et une liberté dramaturgiques au·à le/la metteur·se en scène, qui pourront donner à voir de quoi cet extérieur est « réellement » constitué et prolonger ainsi la pulsion scopique. Il est possible d’imaginer une poursuite du jeu dans un autre endroit du plateau tout comme on peut penser à la projection vidéo des scènes soit jouées en coulisse, soit pré-enregistrées dans un lieu extérieur.