Un jour, en mai 1983, deux enfants furent frappés et marqués par la foudre ; 24 ans plus tard, ils se rencontrent pour la première fois. Manuel effectue un reportage sur le village reculé de Bulbus, et Amalthéa y recherche ses origines. Plusieurs des habitants de ce village au pied de la montagne semblent y être mêlés. Les deux jeunes gens, pris sous la glace, les observent à travers la piste de curling.
Bulbus est le nom latin pour oignon, il signifie en allemand également l’intérieur du globe oculaire – et cette pièce est en effet un autre genre d’ « histoire de l’œil », la glace qui s’interpose entre les deux jeunes se transformant en une sorte d’iris… Toute l’intrigue est construite sur ce double fond – le dessus et le dessous de la glace – les habitants du village cependant n’ont pas conscience de ce dessous froid à mourir.
Une écriture aux apparences anodines, langage simple, rythmé par des phrases courtes qui parfois reviennent en écho à des événements évoqués antérieurement. Une belle musicalité s’en dégage, d’autant qu’il ne semble pas y avoir de grandes dissonances entre les personnages de Bulbus. Mais voilà, à quelques jours de la date de prescription d’un assassinat politique, qu’apparaissent ces deux jeunes avec une musique tout autre…