Entre / Sort

de Nico Boon

Traduit du néerlandais par Isabelle Grynberg

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Belgique
  • Titre original : Kompt op / Gaat af
  • Date d'écriture : 2019
  • Date de traduction : 2024

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 9 scènes
  • Nombre de personnages :
    • 1 au total
    • 1 homme(s)
  • Création :
    • Période : 24 janvier 2019
    • Lieu : Centre culturel Berchem, Anvers, Belgique
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Un jeune homme raconte les débuts de sa vie d’adulte, marqués par la maladie de ses parents et de sa grand-mère. Au moment d’entamer son propre chemin et voler de ses propres ailes, il fait face à la finitude de nos existences.

La science sauve ses parents, le grand âge emporte sa grand-mère. Il peut reprendre son chemin et, ce faisant, il nous entraîne dans ses pensées et ses réflexions de jeune photographe et d’auteur dramatique dont la perspective poétique nous raconte avec une infinie douceur l’indicible horreur de nos petites vies et de la grande Histoire. Ainsi, il nous énumère la fin, parfois tragique, d’autres fois rocambolesque, de personnages célèbres. Il dresse une liste de tout ce qui peut nous être fatal, comme si l’humour et le recul pouvaient conjurer notre peur de la mort. Il recense les noms donnés à ses chats successifs.

Pour illustrer la terreur du nazisme, il n’évoque pas les atrocités commises sur les victimes de cette idéologie mortifère, mais les conséquences de sa logique sinistre et perverse sur ses propres adeptes et exécutants.

Il entrelace le destin de sa grand-mère et celui de la célèbre photographe Margaret Bourke-White. Il rend subtilement hommage au courage des femmes et à leurs rôles salvateurs ou archivistiques sur les théâtres de guerres que provoquent et mènent des hommes.

Il nous relate les pérégrinations du jeune médecin issu de la bourgeoisie argentine, Ernesto Guevara, qui ont fait de lui le Che, et analyse sous un angle christique la dernière photo du guérillero.

Il nous raconte l’absurdité que produit le mariage des souvenirs qui s’estompent dans notre mémoire et que notre imagination alimente parce que la raison a horreur du vide et que la fantaisie aime tant venir à son secours, et tant pis pour l’exactitude. La réalité est le fruit de notre imagination et figer l’instant sur le papier ou sur un écran à l’aide d’un appareil photo n’y change rien.

Regard du traducteur

Ce très beau texte, que l’auteur a écrit au départ dans le cadre de son travail de fin d’études en art dramatique et qu’il a retravaillé des années plus tard, est un autoportrait fragmenté qui entremêle des récits de la grande Histoire et de grandes histoires du récit de vie personnel. Avant d’emprunter la voie de l’écriture et du théâtre, l’auteur a étudié la photographie et celle-ci joue un rôle essentiel dans la pièce. Certains tableaux, qu’il est d’ailleurs possible d’intervertir, prennent pour point de départ une photo et le regard décalé porté sur l’image traverse tout le texte comme un fil rouge.

Poésie, paradoxe, (auto)dérision et absurdité sont les maîtres mots d’un texte de théâtre inclassable mais dont la profonde sincérité, en dépit des détours qu’elle prend, est bouleversante.

Le texte Entre / Sort, qui ne contient aucune didascalie, et dont l’ordre est aussi laissé à la discrétion de celui ou celle qui la monte, offre une liberté de mise en scène en parfaite adéquation avec la liberté du propos qui sous-tend le texte de bout en bout.