Médée sort de Corinthe, en exil. Sa valise en main, elle entre secrètement chez Créuse pour lui faire ses adieux. Créuse a peur mais Médée, hypocrite et séductrice, l’embobine dans un piège d’une fausse amitié. Prise au piège, Créuse gagne en courage et confie à Médée comment elle aimerait lui faire mal, elle qui a tant de fois fantasmé la faire souffrir. Médée l’invite à réaliser ses désirs. Créuse sans mesurer aucunement le mal chez Médée, la frappe d’abord et la coupe ensuite avec les couteaux que Médée emporte avec elle dans sa valise. Enfin satisfaite, Créuse croit ressentir de l’amitié pour Médée. Médée profite de cette situation pour la manipuler encore plus et faire qu’elle se passe la cape empoisonnée d’Hécube. Créuse brûle sous la cape. Médée, en extase d’avoir réussi sa vengeance, lance ses malédictions à Némésis, la déesse de la juste punition. Alors que Créuse est calcinée, personne en Corinthe ne s’est aperçu que Médée, avant de partir, a exécuté sa malédiction.
Ximena Escalante, continue avec cette nouvelle pièce son exploration et réinterprétation des grandes figures mythiques féminines. Après Phèdre, Andromaque et Electre entre autres, elle dresse cette fois le portrait d’une Médée puissante qui impose son pouvoir et sa vision du monde par le seul usage d’une langue simple et quotidienne. Dans cette rencontre (forcée ?) avec Créuse qui précède son départ de Corinthe, Médée va réussir à assouvir son désir de vengeance au travers d’un jeu de séduction et d’hypocrisie sans limite… qui l’amènera à l’extase…
Pour Ximena Escalante, Médée ce n’est plus alors seulement l’histoire d’une femme qui tue ses enfants, ce qu’elle considère un fake news mythologique mais une histoire de vengeance, celle d’une femme qui en utilise une autre pour se venger d’un homme. Elle rappelle ainsi que la violence est ancrée dans la nature humaine et nécessaire pour survivre ou tout simplement continuer à vivre. Médée ici n’est plus le drame d’une mère assassine mais tout simplement un désir de justice, pur, qui se doit d’exister.