Résumé
Avril 1939. Albanie, invasion fasciste. Dans une atmosphère d'attente, trois personnages dialoguent, en utilisant les slogans du moment, des extraits de la presse, des publicités entendues à la radio et des communiqués officiels.
Regard du traducteur
Fièvre n'est pas un drame conventionnel, c'est avant tout le drame d'une parole allégorique qui crée une atmosphère d'attente, de tension et d'anxiété. Anton Pashku est sans doute très proche de Beckett mais, alors que dans En attendant Godot l'attente n'a pas un sens défini et se fonde sur l'absurde, chez Anton Pashku, et particulièrement dans Fièvre, l'attente est celle du fascisme, au seuil d'un cataclysme annoncé par différents signes. Anton Pashku ne construit pas son drame sur un sujet, mais à partir de fragments épars d'une mosaïque, comme dans un tableau abstrait où domineraient les signes d'inquiétude et de tension dramatique.