Résumé
Nous découvrons ici un autre aspect de Barker, avec deux de ses premières pièces où l'excès d'abjection et de macabre va lui permettre de définir les contours d'un nouveau théâtre politique. Malgré la gravité des sujets, ce n'est pourtant pas le tragique qui prédomine ; comme si l'auteur mettait en évidence que le monde est trop inhumains pour le que le mode tragique soit encore capable de l'exprimer. Il cherche donc à le dépasser par le grotesque. Quelques années plus tard, il développera sa théorie du théâtre de la Catastrophe.
La Griffe, 1975, traduit de l'anglais par Jean-Michel Déprats et Nicolas Rippon
Conte de l'épopée tragi-comique d'un bâtard bigleux né dans la misère, Noël Biledew. Il compte prendre sa revanche et s'élever dans l'échelle sociale en proposant ses services de maquereau, notamment au ministère de l'Intérieur. Une liaison malencontreuse avec l'épouse de ce dernier causera sa perte. L'acuité de l'auteur et sa virulence sarcastique marquent la singularité de cette satire dramatique au vitriol.
L'Amour d'un brave type, 1978, traduit de l'anglais par Sarah Hirschmuller et Sinéad Rushe
Cette pièce nous transporte deux ans après la Première Guerre mondiale sur les collines des Flandres, théâtre de nombreux combats et sépulture sauvage de milliers de soldats. Londres décide de financer la construction de véritables cimetières, et la confie à Hacker, entrepreneur ambitieux. Cette comédie noire, où se rencontrent une succession de personnages hauts en couleur, interroge les rapports entre histoire privée et histoire publique.