C’est le mois de mai quand la mère revient.
Elle revient dans un lieu beau et laid : Palerme, avec ses cours, ses places, la mer toute proche... la Sicile d'aujourd'hui, comme un cliché d'Italie, alors que le soleil tape et que tout semble calme. Elle revient pour parler à son fils, Giovanni. Parce qu’aujourd’hui, c’est son anniversaire. Elle est venue le fêter avec lui. Mais il n’est pas encore là. Alors elle attend. Elle l’attend. Avec sur les lèvres une chanson napolitaine "Era di Maggio", notre "Temps des cerises", qu'elle chante faux. Et en attendant elle dévoile, petit à petit, les pensées et les histoires qu’elle voudrait lui raconter. Parce que c’est en
Il était de mai préserve pour un temps le spectateur de la violence et de ses mécanismes. Pour un temps seulement, car implacablement, le drame personnel va rejoindre la tragédie collective. Ce n’est plus une mère mais toutes les mères qui vont apparaître sur le plateau et nous renvoyer à nos inerties, à nos manques, à nos coupables silences.