« Je n’ai rien à faire de la mort. La mort est vôtre, mais mourir c’est mon affaire. Demain matin. Neuf heures ».
Bernhard Keller est en phase terminale de cancer. Il a opté pour l'euthanasie. Ses proches se sont rassemblés la nuit avant sa mort : ses frères Michael (homme d'affaires flamboyant) et Ruben (autiste doué musicalement), Hannah sa compagne (et ex de Michael), Sammie (sa fille) et Robert (ami de longue date et médecin de famille).
Cette nuit-là, on se dispute, on rit, on boit, on pleure… tout le monde essaie de trouver les mots pour décrire l'impossible. Comment une personne peut-elle vivre en sachant qu'un proche ne sera plus là à la même heure le lendemain ? Comment peut-on accepter la pensée intolérable d'une mort auto-choisie ? Cette tragi-comédie a remporté le prix du public de théâtre aux Pays-Bas en 2008. Huub Stapel a été nominé pour un Arlecchino, meilleur second rôle.
Le spectacle a été repris en 2009 et a déjà été interprété avec beaucoup de succès par plus de dix compagnies en Allemagne et en Autriche.
L'euthanasie - traduite littéralement du grec par « bonne mort » - est traitée différemment dans les pays européens. Les Pays-Bas ont une loi sur l'euthanasie depuis 2001. Wannie de Wijn en livre une pièce explosive à 6 protagonistes : Bernhard, malade en phase terminale, décide de mettre fin à sa vie avec l'aide de Robert, son ami médecin. À la veille de sa mort, il rassemble les personnes les plus
importantes autour de lui. Malgré toutes les bonnes intentions, des conflits et des désaccords éclatent.
Tout le monde ne peut comprendre la décision de Bernhard. Mais le temps presse et le lendemain matin approche.
Avec La Bonne Mort, Wannie de Wijn crée une pièce humaine, pleine de beauté, drôle et mélancolique à la fois. Il dessine les contours des personnages dont les nuances s’affirment dans les affrontements mutuels. La pièce n’est jamais sentimentale et ne glisse pas dans la banalité.
La Bonne Mort est particulièrement convaincante par la musicalité, les tons doux et le fait qu'un sujet aussi sensible que l'euthanasie soit porté sur scène facilement et joyeusement. La pièce de De Wijn est plus qu'un plaidoyer pour le droit à l'euthanasie. C'est avant tout un appel à ne pas perdre la joie de vivre même dans les situations les plus difficiles.