Une femme meurt d’une longue maladie. Pendant le jour, la nuit et le jour qui suivent sa mort, son mari, son fils et son frère essaient de gérer leur perte. Une situation réaliste, ne serait-ce qu’un élément étrange la fait basculer dans l’absurde : le frère, Simon Sauve, est en effet un « super-héros ». Vêtu de l’uniforme adéquat, il accomplit les sauvetages que lui signalent ses supérieurs : un chat dans un arbre, une femme dans un incendie, une vieille dame qui se noie… Mais il n’a pu ni voulu sauver sa sœur, car travailler pour sa propre famille signifierait la perte de son talent.
Pendant deux jours et une nuit, en constellations changeantes, les trois hommes se déchireront et essaieront maladroitement de se réconforter, dans des dialogues dont le réalisme, au regard du personnage rocambolesque du frère, tournent au comique grinçant et même à la franche hilarité, sans jamais se défaire de leur tragique inhérent.
Une écriture inquiète, analysante, mais qui se refuse au spectaculaire. Alors que le mari, incapable de formuler sa peine, et le frère, uniquement préoccupé par sa carrière, essaient désespérément de revenir à la normale, de parler de choses pratiques et de l’air du temps, le fils malade de chagrin fait crever ses bulles de convention en remettant cruellement en question la dite normalité.