Écriture

  • Pays d'origine : Allemagne
  • Date de traduction : 1980

La pièce

  • Genre : pièce radiophonique
  • Nombre d'actes et de scènes : pas de séparation en actes et/ou scènes
  • Décors : pas de décors (pièce radiophonique)
  • Nombre de personnages :
    • 15 au total
    • 6 homme(s)
    • 9 femme(s)
  • Durée approximative : 60 mn
  • Domaine : protégé

Édition

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Résumé

Un policier vient interroger les sœurs Elfi et Trudi et leur demi-frère et servant Artus au sujet de plusieurs disparitions étranges de personnes qui ont été vues pour la dernière fois sur leur terrain – mais il entre dans une mystérieuse cabane-labyrinthe et n'en ressort plus. Trudi et Elfi envoient Artus à sa recherche mais il ne revient plus non plus.

Le soir, lors d'un dîner avec leur tante Marlies, les trois femmes évoquent ce labyrinthe – dans lequel les sœurs ne sont jamais entrées – et toutes ces disparitions, avec gourmandise : un homme disparu est un homme de moins à faire souffrir une femme. Marlies et Elfi échafaudent même la création d'une agence dédiée à la disparition des maris mais Trudi est moins enthousiaste, elle qui a été amoureuse et a failli quitter sa maison et sa sœur, si son fiancé n'avait pas mystérieusement disparu au dernier moment.

Plus tard, l'agence ayant été fondée, celle-ci est obligée de fermer temporairement, pour excès de demandes ; les clientes potentielles défilent. Trudi y travaille malgré ses réticences initiales, elle discute avec les maris et les fait entrer dans le labyrinthe. Bien qu'elle commence à avoir des scrupules, elle accepte de s'occuper du vingt-cinquième et dernier client de la journée – qui n'est autre que son ancien fiancé Burckhardt Knopf. Celui-ci lui raconte ce qui s'est passé, jadis, quand il a disparu : Elsi lui a déclaré son amour et a voulu partir avec lui. Trudi avertit Knopf de ne pas aller dans le labyrinthe et elle se dispute avec sa sœur. Finalement Knopf pénètre dans le labyrinthe – avec Elsi. Ensuite, Trudi fait venir deux agents de police, pour porter plainte contre elle-même, sa sœur et sa tante, mais les policiers la prennent pour une vieille folle et ne prennent pas sa déposition.

Regard du traducteur

C'est une comédie noire dans le genre de la farce de Joseph Kesselring Arsenic et vieilles dentelles, avec des vieilles retraitées bien à tous les égards qui commettent des atrocités tout en discourant poliment autour de tartines de miel et chocolat chaud.

Les rapports de couple hétérosexuel sont traités – à la manière de la comédie – avec exagération, il n'y a pas de juste milieu entre la pauvre femme victime, par aveuglement et amour romantique, de son mari-bourreau et la virago misandre qui déteste les hommes par déception et mauvaise expérience.

Mais dans cette attitude qui fait dire à la tante Marlies que « cela existera toujours ce déni de soi-même qu'on nomme amour... » (p. 33), il y a un discours quasi féministe, dans ce que font et disent ces personnages, une défense des femmes victimes de violences – physiques ou morales – conjugales. Un discours qui reste audible, bien qu'il soit traité avec ironie par l'auteur et que la pièce le désavoue à la fin, avec les deux sœurs qui, toutes les deux par amour pour Knopf, se sacrifient.

Il s'agit d'une adaptation d'un élément d'une longue nouvelle de Lenz, Landesbühne, qui raconte plusieurs histoires entrecroisées : celle de deux prisonniers en particulier, du pénitencier d'Isenbüttel, d'une tentative d'évasion d'un autre groupe de prisonniers, d'une troupe de théâtre qui vient y jouer deux pièces, des pièces jouées…

Comme Le Labyrinthe utilise uniquement la pièce dans la nouvelle, le texte n'utilise aucune voix off ou figure de narrateur, tout se passe dans les dialogues. Certes, c'est fondamentalement une pièce de conversation, mais avec des révélations subites, des énormités et exagérations qui amènent un aspect théâtral. La langue paraît assez transparente, elle sert à véhiculer le contenu (comme souvent dans une comédie) plus qu'à être une œuvre d'art en elle-même.