Le point de départ des Lois est l’histoire d’Iphigénie, sacrifiée par son père afin que le vent souffle dans les voiles de ses navires. Trois comédiens prétendent obstinément qu’ils ne sont pas Iphigénie, Agamemnon et Clytemnestre. Comme souvent, Ouzounidis manie la répétition, la négation et l'assertion pour mieux révéler la superficialité du langage, la violence des mots, le mensonge. La persévérance dans le déni dévoile l’emprise de la parole sur les actes des personnages et sur leur perception d'eux-mêmes. Le cadre tragique pose les questions de la culpabilité et du sacrifice. Dans Les lois, il s’agit pour une famille, en particulier les femmes, de se libérer des pactes silencieux, des non-dits, des attentes que les trois membres projettent les uns sur les autres. La pièce raisonne sur le bien et le mal, les actes et les intentions, la possibilité pour un être humain de créer sa propre réalité.