En Russie, l’entrée dans le XXIe siècle a écarté du devant de la scène les dramaturges officiels, protégés par l’Union des écrivains et membres du cercle étroit des privilégiés soviétiques. De nouveaux auteurs sont apparus, libérés des contraintes idéo-esthétiques, mais fragilisés par l’absence de réseau professionnel structuré. Polyvalents, à l’aise au théâtre, au cinéma, à la télévision, ces jeunes artistes écrivent autrement et pour un autre public. Ils ont une autre conception du rôle et de la place de l’écriture pour le théâtre aujourd’hui.
Pièces noires et tendres où affleurent la générosité et le désespoir, l’idéalisme et la grossièreté de la vie provinciale russe ; textes documentaires écrits sur la base de témoignages de laissés-pour-compte et de marginaux ; performances réalisées dans de nouveaux espaces de création ; textes intimistes qui cassent l’image du héros positif ; farces philosophiques grinçantes qui traquent la violence insidieuse et l’absurdité de la mass-mondialisation.
C’est un florilège de textes dérangeants, incisifs et insolemment novateurs que propose ce Cahier.