Brise-du-soir, chef d'une tribu dans l'Océan Pacifique, reçoit le Grand-Coq-de-Castor. Cannibales tous les deux, le premier sert au deuxième son fils, par erreur. Par chance, le fils réussi à corrompre le cuisinier qui a servi de la viande d'ours, heureux, tous se convertissent à la viande d'ours.
Un procédé simple et souvent utilisé : se servir d'une prétendue naïveté incorrompue des "Sauvages" pour faire la critique du monde moderne. Mais ici, le monde des "Sauvages" n'est pas un monde meilleur. Ses habitants sont comme nous, et le sont sans retenue. Ce qui fait rire, c'est qu'à travers les "Sauvages", Nestroy montre à quels énormes efforts (politesse, langue de bois, diplomatie, etc...) nous, les "civilisés", nous livrons pour nous cacher la vérité : nous sommes tous des cannibales. Tiré d'une "opérette-spectacle" d'Offenbach, L'horrible festin, sous la plume de Nestroy, devient une farce politique. Les affaires du passé et L'horrible Festin sont les deux dernières pièces de Johann Nestroy. Ecrites après trois années de silence, elles tiennent dans son œuvre une place à part. Elles sont d'une densité extrême. Nestroy, avec un minimum de moyens, y donne un concentré de son art.