La scène se passe dans un petit village. Il se trouvait ailleurs autrefois. Il a été déplacé suite à la construction d’un barrage. Les villageois ont prospéré un moment grâce aux indemnités d’évacuation, jusqu’à ce qu’ils n’aient plus rien. C’est alors qu’ils ont voulu faire revivre la légende du « bébé blanc ». Il s’agit d’un roi albinos qui a régné autrefois sur ces terres. Les villageois sont les descendants de ce roi. Pour faire un bébé blanc, un peu comme pour les croisements de chiens, il faut que des parents proches procréent à plusieurs reprises. Mais plus le sang est pur, plus des enfants malformés naissent, et ils doivent les tuer et les jeter discrètement dans la rivière. C’est alors qu’ils décident de diluer leur sang avec le sang d’un étranger qu’ils ont ramené de Tokyo. Il s’agit de Yoshida Takao.
Il y a également un grand magasin démesuré qui a été construit juste à côté, et les villageois y vont régulièrement.
En résumé, ces villageois connaissent en même temps le capitalisme et le monde traditionnel d’avant les temps modernes. Ce n’est pas une contradiction. En fait, les coutumes anciennes étaient déjà d’inspiration capitaliste. Désormais les villageois veulent utiliser ces traditions pour attirer le tourisme et l’argent.
Le titre Shift (changement en anglais) fait allusion à la situation du Japon qui est passée directement des temps anciens à la société actuelle, sans passer par les temps modernes. (L’individu n’ayant pas pu se constituer).
C’est une pièce qui souligne les contradictions de la société japonaise, ses malaises et sa perversité introvertie.
L’absurdité d’un capitalisme à outrance y est mise en évidence, toujours avec beaucoup d’humour.