U.F., le héros (copié sur le modèle de l'Uncle Fucker d'une chanson anglo-saxonne à la mode) tue le temps et l'ennui que le monde lui inspire en pratiquant l'inceste avec son oncle et l'oncle de son oncle, et en partousant avec ses anciennes amours. Prisonnier de sa dépendance à la télévision, il ne sait pas toujours (et nous non plus !) s'il est dans la réalité ou la fiction.
Ecrite sur le mode de la bouffonnerie "trash", selon un principe cyclique et répétitif (les mêmes situations d'inceste et de sexualité collectives se répètent selon un schéma, un programme très précis), cette pièce opère une rencontre très intéressante et stimulante entre un modèle d'écriture anglo-saxon et les exigences artistiques et sociales d'une jeune génération roumaine impatiente de voir ce pays entrer de plain-pied dans la modernité.
Humour grinçant, fausse vulgarité cachant une interrogation très fine sur l'absentéisme d'un monde où la passivité est devenue la norme, et où l'exutoire du sexe semble seul pouvoir répondre au vide de l'existence, incursion dans un monde irréel, où le divin prend les traits d'une domination aveugle à éliminer.
Cette pièce peut aussi bien convenir à de jeunes compagnies qu'à un metteur en scène expérimenté en quête de nouveaux chemins théâtraux.