Écriture

  • Pays d'origine : Italie
  • Titre original : Un corpo estraneo
  • Date d'écriture : 1975
  • Date de traduction : 1986

La pièce

  • Genre : Comédie, selon l'auteur. Plutôt psychodrame.
  • Nombre d'actes et de scènes : 2 actes, 11 scènes
  • Décors : Salle d'attente d'une clinique
  • Nombre de personnages :
    • 7 au total
    • 5 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 1h30
  • Création :
    • Période : 1984, 1985, 1986
    • Lieu : Sala Umberto à Milan, puis en tournée.
  • Domaine : protégé : Renzo Rosso : r.rosso@tiscali.it

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Unité de lieu : le décor inchangé représente la salle d’attente d’une clinique. Unité de temps : la pièce se déroule en temps réel (1h1/2). Unité d’action : nous assistons à une conversation entre les parents, le mari, la psychanalyste et l’amant de Claudia qui est « tombée » par la fenêtre du deuxième étage de l’appartement qu’elle habite. Quand la pièce commence, elle vient d’être admise à la clinique. Accident ou suicide ? Le commissaire de police, bon enfant, ne s’acharne sur personne mais apprend que la jeune femme a récemment évoqué les lemmings… Durant le premier acte, c’est l’amant qui invite les autres à analyser les dernières phrases de Claudia. Ce que chacun s’empresse de faire avec un certain entrain, une certaine complaisance.

Entre l’acte I et l’acte II, le père se rend dans la chambre de sa fille qui a semblé faire du bruit, mais la jeune femme le renvoie. Les cinq personnages en sont réduits à jouer au policier, la question étant de savoir qui Claudia voulait éviter de tuer en se jetant par la fenêtre. Chacun raconte sa vie, à la manière pirandellienne de « à chacun sa vérité », et provoque l’agressivité des autres . Le climat tourne au psychodrame. Alors que l’amant met en scène un dénouement attendrissant de cette journée douloureuse, Claudia passe au milieu des personnages, se jette dans le vide et se rate ! Elle sera désormais installée au cinquième étage de la clinique….

Regard du traducteur

S’agit-il d’une tragédie : Claudia veut se suicider, elle n’y parvient pas, personne ne la comprend ? Est-ce le commissaire qui joue le rôle du chœur antique lorsqu’il explique, après le deuxième suicide, que les lemmings ont pour habitude de se jeter dans le vide lorsqu’ils n’ont plus de vivres ? Le monde de Claudia est vide, lui aussi ; ceux qui l’entourent manquent d’épaisseur, occupés qu’ils sont par leur égoïsme et leur narcissisme. La pièce que Renzo Rosso intitule « comédie » est une tragédie de notre temps. Le silence de Dieu est insupportable, celui des autres l’est encore plus. Claudia est obligée de se suicider pour exister, pour tenter d’être entendue. Seul le « corps étranger » parle, mais qui est capable d’entendre le langage des corps ? Claudia parle avec son corps, c’est un bavardage trivial qui lui répond. Claudia attend autre chose, mais quoi ?