Né à Bucarest le 11 août 1930, dans une Roumanie encore très marquée de francophilie mais très troublée par les changements de l’après-guerre, Téodor Mazilu entreprend des études de philosophie. Il y renonce quelques temps plus tard devant une révolution culturelle qui dédaigne les grandes plumes d’avant-guerre pour ne valoriser que les autres auteurs qui se conforment aux nouveaux engagements sociaux et aux nouvelles alliances du pays. Pour gagner sa vie, il devient journaliste et dessinateur de presse.
Son premier recueil, La Galerie des hâbleurs, paru en 1957, est une description au vitriol des littérateurs insipides que génère l’époque. C’est un succès ! Il écrit encore deux romans, puis, en 1963, la pièce Les Sots au clair de lune, que met en scène Lucien Pintilié. Malgré son triomphe, ou à cause de lui, la pièce est interdite peu après et Téodor Mazilu est contraint de quitter la Roumanie pour un temps. Sous une couverture de journaliste sportif, il voyage en France, en Grèce, en Italie, au Mexique, à Rio de Janeire et en Inde. Il rédige ses souvenirs d’exil dans La corrida est-t-elle une lutte avec la mort ?
A son retour d’exil, en 1972, Téodor Mazilu privilégie le théâtre pour affiner la satire contre la grossièreté des comportements induits par le despotisme, en prenant ce dernier pour une des nombreuses contraintes de l’écrivain. Malgré une censure pointilleuse, le public ne s’y trompe pas et réserve un accueil chaleureux et complice aux pièces écrites en Roumanie ou en exil, comme Réveillez-vous chaque matin, L’Inondation, Endormante aventure, Une fête princière, Meubles et douleur, Il fait beau en septembre à Venise, Sots au clair de lune ou Dom Juan en danger de mythe.
Téodor Mazilu publie également des romans, des essais, des nouvelles dont Madame Voltaire (1979) et des poèmes, ce qui vaut à cet écrivain atypique plusieurs prix littéraires. Il meurt prématurément en 1980, en laissant inachevé son dernier roman.