Andreï Platonovitch Platonov (Klimentov de son nom de naissance) est né en 1899 dans les faubourgs de Voronej, premier d’une fratrie de dix enfants dans la famille d’un cheminot, conducteur de locomotives.
Après des études à l’école paroissiale puis à l’école de la ville, il commence à travailler à l’âge de quinze ans, comme aide-machiniste, fondeur, etc.
Dès 1918, il collabore à des journaux locaux, puis décide de reprendre ses études et s’inscrit à l’Université, d’abord à la faculté de mathématiques-physique, ensuite à la faculté d’histoire-philologie, et enfin à l’institut technique des chemins de fer qu’il n’achèvera qu’en 1921 après avoir interrompu ses études pour participer comme journaliste à la guerre civile et combattre dans les rangs de l’Armée rouge.
En 1920, il adhère au Parti communiste mais en est exclu peu après comme élément instable. Travaille comme ingénieur électricien, chargé de l’électrification des campagnes. Fait partie d’une association d’écrivains « prolétariens », « La Forge ». Participe au Proletkul’t local. Rencontre sa femme, un fils, Platon, naît en 1923.
En 1926, Platonov déménage à Moscou. La famille vit dans la misère. Il écrit beaucoup, principalement des récits qui seront publiés plus tard, La Ville de Villegrad, Le Chemin de l’éther, Les Ecluses d’Epiphane, ce dernier récit est publié dans la revue Molodaja gvardija en 1927.
En 1927-1930 écrit deux de ses chefs-d’œuvre, le récit La Fouille et son unique roman achevé Tchevengour, qui ne seront publiés en Union soviétique qu’avec la Perestroïka.
Il collabore à la revue de critique littéraire Literaturnyj kritik où travaillent Georg Lukacs et Mikhaïl Lifchits. Sa nouvelle À l’avance, chronique d’un paysan pauvre est publiée dans la revue Les Terres vierges rouges en 1931. Staline écrit en marge « Salaud de koulak » y voyant une charge contre les kolkhozes qui sont en train d’être créés avec la collectivisation (1929-1931). Il exige que les responsables soient punis. Platonov réaffirme ses convictions communistes. Il ne sera pas arrêté mais sera pratiquement interdit de publication. Il survit en écrivant des scénarios, des contes pour enfants, etc. Quelques récits comme Fro, Le Troisième Fils paraissent néanmoins en 1936.
Son fils, à l’âge de 15 ans, est arrêté, en 1938, pendant la Grande Terreur et condamné à dix ans de camp. Platonov fait tout pour obtenir sa libération. Finalement, grâce, semble-t-il, à l’intervention de Mikhaïl Cholokhov, le jeune Platon est libéré en 1940 mais il a attrapé la tuberculose dans les camps et il meurt en 1943.
Andreï Platonov est correspondant de guerre pendant la Grande guerre patriotique (1941-1945) et écrit dans le journal central de l’Armée rouge, l’Étoile rouge. Il sera démobilisé en 1946 avec grade de commandant, pour maladie : il a contracté la tuberculose auprès de son fils.
Il meurt à l’âge de 51 ans en 1951.
Ses œuvres seront publiées de manière très sélective en Union soviétique principalement dans les années 1970, grâce notamment aux efforts de sa fille (1944-2005). Ses œuvres interdites sont publiées en Occident, puis en Union soviétique avec la Perestroïka. Une édition scientifique de ses œuvres complètes, préparée par l’Institut de la littérature mondiale (Moscou), où sont déposées ses archives, est en cours.
Haute tension
14 petites izbas rouges (traduit en français)
Modelant un sourire
La Voix du père
Une petite izba non loin du front
Un être magique
L’Élève du lycée
L’Arche de Noé
Outre ces pièces publiées, il peut y en avoir d’autres, restées inédites.