Albertine, le Continent Céleste

de Gonçalo Waddington

Traduit du portugais par Thomas Quillardet

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Portugal
  • Titre original : Albertine, o Continente Celeste
  • Date d'écriture : 2014
  • Date de traduction : 2016

La pièce

  • Genre : duel amoureux
  • Nombre d'actes et de scènes : 3 actes et 7 scènes
  • Décors : un salon, avec quelques chaises et une table
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 1 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 100 mn
  • Création :
    • Période : 26 septembre 2014
    • Lieu : TeCa (TNSJ), Portugal
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Albertine, Le Continent Céleste est une création originale de Gonçalo Waddington. Elle a pour point de départ l’œuvre À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, et les recherches de quelques-uns des plus prestigieux physiciens et cosmologues de nos jours, tels Stephen Hawking, Lee Smolin, Sean Carroll, Carlo Rovelli et Pedro G. Ferreira.

En abordant ces œuvres fondamentales de l’art et de la Science, une réflexion est lancée sur la Mémoire et le Temps. La Mémoire comme outil pour comprendre le passé, mais également, la Mémoire imaginée, délibérément ou non, reconstructrice de ce que nous pensons avoir été et, par conséquent, réinventrice de notre moi. Le Temps, ici, est abordé comme l’origine de la vie dans l’univers, ou mieux encore : comme le propre Univers. Une recherche intérieure versus une recherche extérieure. Proust a recherché l’essence, les autres ont recherché, l’origine.

Regard du traducteur

Il y a des choses extraordinaires dans cette dernière pièce de Gonçalo Waddington. L’un d’elles est - et indiscutablement celle que l’on note immédiatement - l’échange d’idées, entre d’un côté la physique quantique/relativité d’Einstein (fait qui a lui seul est l’objet de thèses de doctorat dans le sein Graal de la réconciliation entre macro et micro physique), et de l’autre, «le temps perdu» de Proust - ou plus succinctement, une tranche du temps perdu - à travers lequel s’opère l’archéologie narrative de Proust (cette irrécupérable identité qui nous parvient à travers ses livres), de ses inquiétudes intellectuelles à sa maladresse affective.

La pièce est basée sur deux piliers fondamentaux : la première concerne la volonté que nous avons d’assister à la pensée de Proust, pendant qu’il pense : son arrogance intellectuelle ingénue, sa tendance à survoler avec un certain mépris les miettes du quotidien, sa passion pour les choses distantes. C’est uniquement ainsi que nous comprenons, plus tard, l’inévitable choc entre Marcel et Albertine - tels les chevaux de Platon dans Phèdre : l’un tire vers le bas, vers la terre, le corps et l’autre tire vers le haut, vers l’abstrait, vers l’âme. Un seul cocher, le malheureux, un seul cocher et toujours condamné. La deuxième raison fondamentale pour laquelle Proust s’expose par le biais de la physique contemporaine est le besoin d’exposer le temps comme une dimension fondamentale et non comme une banale chronologie, objective et objectivable. Le temps comme structure élastique, sujet aux effets gravitationnels et à la vitesse, le temps comme identité de l’être humain, et le temps cosmique, comme labyrinthe des dispositifs par lesquels, en supposant que la compréhension des mêmes existe, nous pourrions l’intervertir selon notre bon gré, ou même scruter, si notre sphère d’acuité nous le permettait, les multiples univers survenus de chaque événement, avec la possibilité intérieure de s’être produits d’une autre façon. Valerio Romao.