« La dernière larme tombée sur La Havane a résonné comme un glimm. Elle a résonné comme un glamm. Comme un pouaf. Comme un track. Elle a résonné comme un cri muet. Comme une boîte de conserve pleine de pierres. Comme une cloche. Comme un poignard. Comme un labyrinthe. »
Sous un pont, à l’entrée de La Havane, des « voix urbaines » réunies par un drame – l’agression d’une jeune femme, hospitalisée entre la vie et la mort, dans l’attente d’une greffe de rein – dialoguent ou monologuent, se répondent ou pas, hurlent de douleur.
Un tableau réaliste ou une allégorie, c’est au choix. Un tableau de la misère, une allégorie du désespoir. La prostitution pour subsister ou pour mieux sombrer. La langue d’Agnieska Hernández Díaz résonne des cris de ses personnages. Mais du concert de ces voix, c’est une grande tristesse qui se dégage, presque comme un apaisement parfois : « La Havane, il ne me reste plus de larmes. »