Brûler des voitures

de Matt Hartley

Traduit de l'anglais par Séverine Magois

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : U.K.
  • Titre original : Burning Cars
  • Date d'écriture : 2008
  • Date de traduction : 2011

La pièce

  • Genre : drame
  • Nombre d'actes et de scènes : 3 actes
  • Décors : 3 décors
  • Nombre de personnages :
    • 9 au total
    • 4 homme(s)
    • 5 femme(s)
  • Durée approximative : 90 mn
  • Domaine : protégé – pièce représentée par Séverine Magois, en accord avec United Agents, Londres.

Édition

  • Edité par : Editions Théâtrales
  • Prix : 14.00 €
  • ISBN : 978-2-84260-638-1
  • Année de parution : 2013
  • 112 pages

Résumé

Burning Cars est une pièce en trois actes qui se déroulent au cours de la même nuit, entre 3h30 et 5h00 du matin, dans trois quartiers différents de Londres.

Dans le premier acte, on découvre un couple, à cran… On croit d'abord deviner qu'ils séquestrent une enfant qu'ils auraient kidnappée, puis on comprend peu à peu que l'enfant en question (Cassie) est une jeune Noire de quinze ans qu'ils ont recueillie, en situation d'urgence, et qui a dû être séparée de son jeune frère. On comprend aussi à demi-mot que ce couple a vécu une tragédie dans le passé. Cassie les rejoint finalement dans leur chambre, et s'insurge contre la situation, réclame son frère (qu'elle a quasiment élevé, qui a été placé dans une autre famille et dont elle assure qu'il essaiera de la rejoindre). Mais surtout, elle va percevoir la faille chez ce couple, et c'est elle qui peu à peu va les manipuler, jusqu'à accomplir un acte d'une assez grande perversité. On est toujours sur le fil, le "balance of sympathy" ne cesse d'osciller d'un personnage à l'autre. On sent toujours planer une forme de menace, un peu comme dans certaines pièces de Pinter.

Dans le deuxième acte, deux jeunes femmes, Jessica et Lauren, et un jeune homme, Jack, rentrent d'une fête dans la maison qu'ils partagent. Lauren est en état de choc : sur le chemin du retour, alors qu'elle était sous l'emprise de la cocaïne, la voiture qu'elle conduisait (et qu'elle avait empruntée à son insu au quatrième colocataire, accessoirement son ex-petit ami) a renversé quelqu'un, un jeune garçon. On apprend au détour d'une phrase qu'il s'agissait d'un jeune Noir. Ils ont aussitôt pris la fuite. Ayant tous les trois des professions respectables, ils ne pouvaient prendre le risque de se faire arrêter. Pour ne laisser aucune trace, Jessica et Jack envisagent même d'aller brûler la voiture (d'où le titre). Dans une scène d'un racisme peu ordinaire, ils trouvent toutes les raisons possibles pour excuser – voire justifier – leur geste : le garçon qu'ils ont renversé n'est sûrement qu'une petite frappe, peu recommandable. Ce n'est évidemment jamais explicite, mais on comprend que la victime n'est autre que le frère de Cassie.

Dans le troisième acte, on découvre une jeune femme, Amy, rivée à sa fenêtre, surveillant ce qui se passe dehors – probablement un accident (la lumière bleue des gyrophares envahit la pièce). Son compagnon revient, couvert de sang. Amy avait décidé de profiter de son absence pour prendre la fuite et enfin quitter cet homme plus âgé et violent, qui la tient sous sa coupe… sauf que depuis sa fenêtre, elle a été témoin d'une scène qui la décide à rester. Et qui a évidemment un lien avec les deux actes précédents.

Regard du traducteur

Une des forces de ce texte réside dans sa construction : l'auteur a l'art de tisser des liens subtils d'une scène à l'autre, qu'il nous laisse le soin de recréer par petites touches, nous invitant ainsi à relire ou nous remémorer chaque scène à la lumière de la suivante ; l'art aussi, dans cette variation sur la manipulation et le mensonge, d’entretenir le suspense, de retourner les situations et de constamment tromper notre attente : le "monstre" n'est pas forcément celui que l'on croit.