Une entreprise. Trois collègues - deux hommes et une femme - attendent leur supérieur. L’entreprise doit réduire ses effectifs. L’un d’entre eux doit partir. Lequel ?
Directe, rapide, courte et violente, Bull dresse un tableau féroce de l’entreprise. Après Contractions, Mike Bartlett revient au monde du travail, plus en colère encore semble-t-il contre la brutalité des rapports humains qui y sévit.
« À mon avis, l’un des rares avantages de la crise actuelle et des nombreux licenciements qu’elle entraîne, c’est qu’elle permet de supprimer le superflu, et lui, c’est du superflu de première », dit Tony en parlant de Thomas, son collègue, celui qui on le devine vite va devenir le souffre-douleur des deux autres, la proie idéale de deux petits démons de la comédie humaine ordinaire. Celui qui n’a pas les codes et refuse le cynisme. Car ils sont trois, et il n’y a que deux postes. Tel saint Thomas plongeant ses doigts dans la plaie du Christ, on assiste médusés à la mise à mort d’un homme. Et l’on se demande si ce monde-là est bien réel, si ce sont bien les hommes qui l’ont créés. Mais le pire sans doute est que l’on rit devant tant d’absurdité, d’un rire qui nous terrasse.