Fourmi, « imposteur conjugal », amant expérimenté et quelque peu obsédé, séduit Catherine, la fille d’un professeur entomologiste. Il pénètre ainsi dans une famille apparemment ordinaire, mais où les rapports reposent sur la manipulation, la tyrannie et la torture. Le professeur, savant fou et cruel, a au nom de la science sacrifié l’enfant que portait sa femme. Au fil de la pièce, Catherine adopte le comportement de son père et ses façons d’agir : dans sa relation avec Fourmi, la victime ne sera finalement pas celle que l’on attendait au début.
Il s’agit d’une allégorie entomologiste, dans laquelle les humains sont assimilés à des insectes et se comportent comme eux. Dépourvus de sentiments, ils ne sont guidés dans leurs actes que par une chose : la survie de l’espèce.
Ces humains-insectes nous plongent dans une dimension fantastique où l’horreur bien présente est cependant atténuée par un comique de situation (basé dans plusieurs scènes uniquement sur un jeu muet des acteurs) et de langage.
Le langage joue par ailleurs sur des registres très différents : souvent trivial et vulgaire avec Fourmi et le professeur, il est biblique et intemporel avec Josué, ami du professeur, dont le personnage renforce l’allégorie.