Un couple. Elle et Lui, dans une cabane perdue au milieu de nulle part. Ils jouent à un « drôle » de jeu, le jeu des larmes. Il s'agit de se regarder droit dans les yeux sans ciller. Le premier qui verse une larme a gagné. Lui semble inquiet. À l’étage, la Mère tape à la machine. On frappe à la porte. C’est le Professeur, un homme « sans bras droit ». Il annonce qu’une chose épouvantable est arrivée. “Il est là. Il est revenu. Il s‘est évadé de prison”. À sa suite, toute une galerie de personnages – le directeur d’un théâtre, une dame plus ou moins sage-femme, un journaliste, un armurier, puis un policier – va surgir apportant des nouvelles du mystérieux fugitif. De toute évidence, ce dernier veut se venger de Lui. C’était il y a quinze ans, pendant la guerre, en Bosnie.
Almir Imširević enchaîne les situations comiques sur un rythme de vaudeville. Mais la machine se détraque. Qui sont ces personnages qui surgissent tour à tour dans ce lieu improbable ? Qui se cache derrière le masque de Lui, né un 19 juin…
D’après une histoire vraie - Jeu de larmes est avant tout un drame de la peur. La peur d’un homme en cavale (un criminel de guerre) qui se cache sous les traits d’un autre et mène une existence illusoire, hanté par la peur de la sentence. Les masques tombent, et les fantômes de la guerre ressurgissent. Almir Imširević exploite à nouveau l’absurde et le tragique, toujours avec beaucoup d’humour et de dérision, mais dans un style radicalement plus minimaliste. Il joue avec habileté sur les situations et sur la construction/déconstruction des codes dramatiques.