Le Soleil sans soleil

de Pieter De Buysser

Traduit du néerlandais par Anne Vanderschueren

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Belgique
  • Titre original : De zonder zon zon
  • Date d'écriture : 2016
  • Date de traduction : 2023

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 3 actes
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 2 homme(s)
  • Création :
    • Période : 2016
    • Lieu : Théâtre Arsenaal de Malines
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Conte universel écrit au présent, dans le présent. Bernard est un magicien qui a accompli de véritables prouesses. Tout récemment, c’était un mercredi après-midi, il se promenait en ville avec sa petite-fille, Julie. La fillette, déguisée en petit cochon, s'est retrouvée dans une situation traumatisante. Depuis, elle ne va pas bien. Bernard non plus. Il faut changer de cap. Radicalement. Et vite. Nabil, son fidèle apprenti, vient lui prêter main forte. Ensemble, ils se préparent pour le tour de magie ultime. Cette fois, poissons, tournesols, particules de suie et cœur artificiel ne suffiront pas. Leur mission englobe l'humanité entière. Il y a des risques. Mais la magie n'est pas une option. Un acte de confiance aveugle, d'espoir et d'amour les attend.

Dans cette rêverie théâtrale composée en trois actes et qui s’adresse aussi bien à un public jeune qu’à un public d’adultes, Pieter De Buysser crée un duo de théâtre en parfaite harmonie, qu’il confronte au mal irraisonnable de notre siècle : la peur. Après la vague d’attentats qui a secoué l’Europe, la peur de l’autre est devenue le moteur des campagnes politiques et des médias. Cette peur marque la faillite de notre société, dans laquelle se multiplient sans cesse de nouvelles injonctions porteuses d’angoisse et où les individus ont perdu toute possibilité de se comprendre. 

L’auteur récupère le présent et le traite en prenant pour point de départ l’évènement traumatique auquel a été confrontée Julie. Ce traumatisme est raconté en ouverture par Bernard à Nabil, l’apprenti magicien : dans un contexte de menaces terroristes, deux paramilitaires approchent la petite Julie, alors qu’elle porte queue de cochon en tire-bouchon, groin et petit ventre brun-rose rembourré. Nous sommes dans un quartier musulman, n’est-ce pas là une provocation ? Les habitants s’en mêlent, la situation dérape et… depuis, Julie grogne et couine comme un porcelet à la fin de chaque phrase, refusant de quitter son déguisement. Bernard veut partir, l’emmener loin de ce monde qui déraille, mais Nabil le persuade de rester et lui propose son aide. Maître et apprenti conjuguent alors leurs efforts pour ramener ce monde à la raison. Avec une grande maîtrise et dans une langue très visuelle, pleine d’empathie, Pieter De Buysser déplie les ressorts oniriques du conte. Le monde magique qu’il convoque sur scène met inexorablement le doigt sur les plaies de notre société contemporaine pour mieux revenir à l’essence des choses. Les grands thèmes qui parcourent le texte, notamment la question de l’identité, des croyances et de notre difficile rapport à l’autre, sont tout autant de clefs pour comprendre la confusion du monde d’aujourd’hui. Un conte à dimension philosophique qui invite à réfléchir sur l’urgence de nous débarrasser de nos croyances et de nos préjugés, pour parvenir enfin à nous parler.