La pièce a pour point de départ Les Démons de Fiodor Dostoïevski, publié pour la première fois en Russie en 1871, et plus précisément La Confession de Stavroguine et un chapitre du livre intitulé « Chez Tikhon », censuré dans les premières éditions.
Dans ce chapitre, le héros principal des Démons confesse entre autres un acte abominable : le viol de
Dans le monologue, Matriocha est vivante. Elle habite à Uri, petite ville de Suisse allemande, dans la maison que lui a léguée Stavroguine. Le jour de sa mort, plus précisément de son suicide, à l’âge de cinquante ans environ, au tournant du XXe siècle, Matriocha « raconte » la version qui est la sienne : l’amour qu’elle portait à Stavroguine depuis toute petite, leur seconde rencontre alors qu’elle avait dix-sept ans, leur relation brève et tourmentée jusqu’au suicide de Stavroguine et l’attachement qui la liait à lui jusqu’à son dernier jour.
Je suis le travail de Maria Efstathiadi depuis plusieurs années, tout d’abord en tant que romancière, puis maintenant comme dramaturge. Des points de rencontre sont très nets entre les différents genres littéraires qu’elle pratique, en particulier le fait de faire entendre les voix intérieures qui habitent, parcourent ses personnages et leur donnent une dimension très profonde. Cela donne une résonnance très forte à ses textes. C’est spécialement vrai dans