Sur la route des tournesols

de Angella Emurwon

Traduit de l'anglais par Nerina Cocchi et Gérard Cherqui

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Ouganda
  • Titre original : Sunflowers Behind a Dirty Fence
  • Date d'écriture : 2012
  • Date de traduction : 2024

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 23 scènes
  • Nombre de personnages :
    • 14 au total
    • 7 homme(s)
    • 7 femme(s)
    • La pièce peut être interprétée par 4 acteur.rice.s et plus.
  • Durée approximative : 60 mn
  • Création :
    • Période : 2012
    • Lieu : BBC
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Yakobo est un jeune garçon qui mène une vie sans problèmes, jusqu’au jour où il perd la photo préférée de son grand-père maternel : un vieux cliché qui représente des tournesols de l’autre côté d’une clôture sale et chancelante - dernier souvenir de son épouse. Yakobo nie les faits.
S’ensuit une dispute qui entraîne l’hospitalisation du vieil homme.
Yakobo se sent coupable et cherche à racheter sa faute : il emprunte l’appareil photo de sa mère, un peu d’argent et fait l’école buissonnière. Il part à la recherche du lieu où la photo a été prise dans le but d'en réaliser une nouvelle, espérant ainsi réparer et rétablir l’harmonie familiale.
Sans aucune expérience de voyage, il prend la direction de la grande ville de Kampala. En chemin, il rencontre Tony, un jeune homme malin et filou avec qui il finit par s’associer.
Ensemble, ils vont affronter des aventures, certaines plutôt insolites comme le sauvetage d’une chèvre enlisée ou l’adoption d’un poulet, mais aussi dangereuses comme de déjouer les tentatives d’enlèvement d’enfants par un trafiquant.
Yakobo et Tony finissent par retrouver le champ de tournesols et refaire la photo perdue.
Le voyage les aura émancipés. Les deux jeunes découvrent bien sûr l’amitié, mais aussi que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent.
Entre autres principales surprises, Tony, son compagnon d’épopée, se révèlera être Tonnie, une fille qui dans l’histoire retrouvera sa mère disparue.
Parfois de bonnes personnes peuvent être amenées à faire de mauvaises choses. Et vice versa.

Regard du traducteur

« Je pense que devenir mûr.e n’est pas passer l’âge, mais grandir, car l’être adulte est un enfant qui a survécu. » Ursula Le Guin

Portée par la parole et l’expérience de deux enfants, l’autrice ougandaise Angella Emurwon nous offre une parabole autour de la liberté et du fonctionnement du monde à l’apparence simplifiée.
La pièce révèle toute la complexité de nos choix et de nos modes d'exister en tant qu’adultes, êtres en croissance permanente et en apprentissage. S’agit-il d’une pièce jeune public, ou d’une pièce où les adultes retrouvent leur enfant intérieur ? Probablement, les deux à la fois, soit une pièce qui nous porte à nous retrouver ensemble, libres d’écouter et de se laisser raconter.
L’écriture d’Angella Emurwon est claire, ciselée. Sa langue est colorée sans être trop pittoresque, elle est vivante. Les dialogues sont rythmés, ils respirent l’énergie. Les personnages sont familiers, ils provoquent une empathie qui fait qu’on les défend, qu’on est avec eux, mais, à la fois, leur caractérisation et des niveaux de langage adaptés à chacun évitent les clichés.
Et lorsque les protagonistes Yakobo et Tony/Tonnie s’octroient la liberté de tracer leur chemin - prenons Tonnie, par exemple, une fille qui fait semblant d’être un garçon pour se protéger du monde des rues - ce conte moral nous fait la leçon avec simplicité et joie. Il modèle un esprit d’ouverture, où changer d’avis et regarder ce qui nous entoure est possible, au-delà de la résistance implicite au changement qui est propre à l’adulte.
Angella Emurwon a remporté avec cette pièce le BBC Radio Drama award 2012, organisé par le BBC World Service et le British Council, en partenariat avec Commonwealth Writers.