Écriture

  • Pays d'origine : Grèce
  • Titre original : Diamàndia Kè blues
  • Date d'écriture : 1991
  • Date de traduction : 1993

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 7 tableaux
  • Décors : décor unique : un appartement bourgeois
  • Nombre de personnages :
    • 7 au total
    • 3 homme(s)
    • 4 femme(s)
  • Durée approximative : 2h
  • Création :
    • Période : 1990
    • Lieu : Théâtre Athrion, Athènes
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

En Grèce aujourd'hui, à la fin de l'été. Une femme qui commence à vieillir, trahie dans ses amours et ses amitiés, son mari, faible et fuyant ; sa fille et deux garçons de son âge qui répètent un blues. Il y a aussi l'amie de la mère, non moins paumée qu'elle, et une trop belle Roumaine qui offre des diamants. On écoute de la musique, on en joue ; on boit, on pique des crises de nerfs, on tourne en rond. Le mari et la Roumaine partiront ensemble. Pour la femme esseulée, deux consolations : les diamants à contempler, et surtout le blues.

Regard du traducteur

On pourrait voir dans Diamants et blues le nième avatar d'un théâtre traditionnel à contenu psychologique et sociologique - dans ce qu'il a de meilleur. De fait, cette pièce est aussi, comme toutes celles de son auteur, le portrait fidèle d'une époque, où le caractère et la situation sociale des personnages sont indiqués avec beaucoup d'acuité. Difficile d'oublier, par exemple, cette grande bourgeoise délaissée, angoissée, hystérique, à la fois odieuse, ridicule et émouvante - tout comme l'amie et le mari - les jeunes aussi paraissent plus vrais que nature. Tous ces personnages sont à la fois denses et nuancés, cohérents et imprévisibles. Quant à la construction dramatique, elle dénote une sacrée maîtrise : peu de grands coups de théâtre, mais des surprises savamment distillées, des retournements de situation pleins d'ironie, et des moments d'émerveillement (fin des deux derniers tableaux) qui font mouche.

Diamants et blues est donc à même de plaire à un public peu friand d'aventure ; ce qui ne veut pas dire qu'il ne peut toucher aussi des spectateurs plus audacieux : il y a là tant d'ambiguïté dans les relations, de questions en suspens, d'instable et d'inachevé.

La psychologie est-elle ici l'essentiel ? Le personnage central ne serait-il pas plutôt... la musique ? Car on entend beaucoup de jazz ; tout culmine et s'achève sur l'exécution du fameux blues ; la pièce entière est construite sur des leitmotive (par exemple : le thème de l'attente) simplement variés. C'est un blues, un long solo de saxo, avec passages en demi-teintes et soudains éclats, subtil, envoûtant, et sûrement très délicat à monter.

Michel Volkovitch