Et les poissons partirent combattre les hommes

de Angélica Liddell

Traduit de l'espagnol par Christilla Vasserot

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Espagne
  • Titre original : Y los peces salieron a combatir contra los hombres
  • Date d'écriture : 2003
  • Date de traduction : 2007

La pièce

  • Genre : un long cri à deux voix
  • Nombre d'actes et de scènes : 3 parties
  • Décors : non précisé
  • Nombre de personnages :
    • 3 au total
    • 1 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 1 heure
  • Création :
    • Période : 31 octobre 2003
    • Lieu : Teatro Rigoberta Menchú, Leganés – Madrid (dans le cadre du Festival de Teatro Madrid Sur)
  • Domaine : protégé (Angélica Liddell)
  • Lecture publique :
    • Date : 2007, 2008
    • Lieu : Festival Mousson d'Eté en 2007, dirigée par Christian Cohendy et Odéon-Théâtre de l'Europe en 2008

Édition

  • Edité par : Editions Théâtrales
  • Prix : 10.00 €
  • ISBN : 978-2-84260-279-6
  • Année de parution : 2008
  • 48 pages

Résumé

Sur les plages d’Espagne, les touristes se dorent au soleil. Et sur les plages d’Espagne, les immigrés clandestins viennent s’échouer, morts ou vifs. La confrontation des deux mondes est un révélateur des bassesses d’une société où chacun se cramponne à son bout de pouvoir, niant sa complicité dans le drame qui est en train de se jouer. Les listes des morts et des disparus s’enchaînent, lancinantes. « Et si un jour ils réapparaissaient ? Et si un jour ils réapparaissaient transformés en poissons pour aller combattre les hommes ? » Le cri de rage, alors, devient allégorie d’une société confrontée à ses peurs, à ses contradictions, et qui semble avoir perdu le sens du mot « humanité ».

Regard du traducteur

Le thème de la pièce nous confronte brutalement à l’un des drames de notre société contemporaine : des centaines d’émigrés clandestins meurent chaque année en tentant de fuir la misère, en essayant de traverser le détroit de Gibraltar sur des embarcations pleines à craquer. L’intelligence d’Angélica Liddell consiste à traiter le sujet depuis l’autre bord : en nous livrant le point de vue de ceux qui voient – ou ne veulent pas voir – s’échouer sur les plages du sud de l’Espagne cadavres et corps agonisants. Comment dire l’innommable ? En prenant les mots à bras-le-corps, en les répétant pour en faire jaillir le sens, pour « transformer l’information en horreur ». S’ensuit un texte sans concession aux règles de la bienséance, qui transforme le fait divers en écriture de la souffrance et du dégoût.