L’argument pourrait s’apparenter à celui de la pièce d’Edward Albee «Qui a peur de Virginia Woolf ? », Un couple mur se déchire sous les yeux d’un jeune couple.
Dans un safari-camp en Namibie, un couple d’âge mur est assis devant sa tente et enchaine les verres d’alcool sans interruption… Alice et Ben sont des retraités allemands. Voilà deux ans qu’ils ont quitté l’Allemagne et qu’ils se sont installés dans une maison de la ville côtière de Swakopmund, dominée par les boers et les germanos-namibiens. Ben veut rentrer à la maison, il n’en peut plus de supporter les voyageurs débiles qu’ils croisent au camping, la poussière, le sable et la photographie animalière. Mais Alice est en proie à des attaques de panique depuis que la maison a été cambriolée, et préfère rester au camping. La nuit, elle est poursuivie dans ses cauchemars par des hordes de nègres, qui lui envient sa richesse et le confort matériel dont elle bénéficie, le jour elle rêve de Robert Redford, en technicolor, dans son personnage de chasseur de fauves du film « Out of Africa » : « En voilà un par qui on aimerait bien se laisser laver les cheveux dans le soleil couchant, pendant que les lions ronflent dans la brousse ». Alice s’emploie, avec malice, par tous les moyens à retarder le moment du retour : la guérilla conjugale enfle sous le soleil brûlant. C’est là qu’un jeune couple fait son apparition : jeunes, fraichement amoureux, venus aussi d’Allemagne mais afin de participer à une campagne d’aide aux malades du SIDA.
La confrontation, abondamment arrosée, peut commencer. Comme chez Edward Albee, les vétérans de la guerre d’usure conjugale s’allient et retrouvent réelle symbiose tandis le jeune bonheur amoureux de Julia et Gero se fissure rapidement. Les deux jeunes, vont rapidement devenir les victimes collatérales de la guérilla entre Alice et Ben.