Fille

de Matt Hartley

Traduit de l'anglais par Séverine Magois

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : U.K.
  • Titre original : Girl
  • Date d'écriture : 2015
  • Date de traduction : 2018

La pièce

  • Genre : fable
  • Nombre d'actes et de scènes : pas de division en actes ni scènes
  • Décors : une ferme / une prison
  • Nombre de personnages :
    • 6 au total
    • 4 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 90 mn
  • Domaine : protégé – pièce représentée par Séverine Magois, en accord avec United Agents, Londres.

Édition

  • Edité par : Editions Théâtrales
  • Prix : 12.00 €
  • ISBN : 978-2-84260-927-6
  • Année de parution : 2024
  • 84 pages

Résumé

D’entrée de jeu, le récit – qui viendra régulièrement ponctuer les dialogues – nous annonce qu’un meurtre barbare a été commis : une enfant (Fille) a éventré une femme enceinte, persuadée qu’ainsi elle sauverait le bébé. Comme on le découvrira plus tard, Fille n’a fait que répéter là le geste qu’elle a vu son père accomplir lors d’un vêlage.

La première partie de la pièce se passe donc sur une ferme où Fille et son père vivent totalement coupés du monde depuis le « départ » de la mère. Fille ne connaît pas d’autre réalité que cette existence primitive, rythmée par les travaux et les jours et dont les années se mesurent en récoltes. Elle n’a d’autre repère que la figure paternelle et se soumet docilement à ses lois, car comme Papa aime à le répéter, « c’est lui qui sait ». Leur rapport au langage est tout aussi fruste que leurs vies de reclus.

Les années passent. Fille grandit. Le père, conscient que son amour exclusif peut devenir dangereux, quitte la ferme pour quelques jours, laissant Fille livrée à elle-même. C’est alors que l’irréparable (l’épisode évoqué plus haut) se produit. Le meurtre est découvert, Papa et Fille sont retrouvés puis internés. Fille se mure dans le silence. En renouant les fils de son histoire et en remontant aux racines du mal, une jeune médecin va s’employer à comprendre, et faire comprendre à Fille, la monstruosité de son geste. Elle rendra aussi à Fille l’usage de la parole et lui permettra, en les nommant, d’identifier ses émotions et d’accéder à une autre perception du monde. À la toute fin de la pièce, et peut-être pour la première fois de sa vie, Fille sera capable de pleurer.

Regard du traducteur

GIRL est une pièce hors normes, tant dans la production de Matt Hartley que dans la dramaturgie contemporaine anglaise en général ; se déjouant de tout réalisme, elle se situe clairement du coté de la fable. Sa force tient aussi beaucoup au travail de l’auteur sur la langue – une langue à la grammaire défectueuse et à la poésie brute dont la traduction a tenté de restituer la singulière âpreté.

Note : la pièce n’ayant toujours pas été créée en Angleterre, l’auteur n’a pas encore eu l’occasion de mettre son texte à l’épreuve du plateau, du moins pas la seconde partie, celle qui se passe en prison. Il est donc possible que certains ajustements soient portés à cette seconde partie quand une production verra le jour, que ce soit en Angleterre ou en France.