1648, deux soldats de la garde impériale indienne au moment où le Taj Mahal va être révélé au monde. Duo d’amis, ils discutent philosophie et rêves pour l’humanité, et ne sont pas d’accord sur les questions de la loi et de la liberté. On leur confie la mission de trancher les mains des 20.000 ouvriers qui ont construit la merveille et de les cautériser, afin que plus rien d’aussi beau que le Taj Mahal ne soit jamais construit – expérience qui ne les laisse pas indemnes. Mais outre l’horreur de la tâche, c’est surtout pour Babur la conscience d’avoir, par son geste, tué la Beauté. Après avoir mené à bien la mission, Babur pense à assassiner l’empereur, et Humayun tranchera les mains de son ami. Débats philosophique, cas de conscience sur l’obéissance aveugle aux ordres, pour l’ordre, mais également expérience concrète par ces deux jeunes gens de ce que signifient leurs prises de position.
Une fable mythologique, dans une langue contemporaine et directe, énormément d’humour, une certaine poésie, qui suscite / est traversée par les questions du libre-arbitre, la nature de l’être humain, la loi et la punition, l’amitié, et surtout la beauté et sa nécessité absolue. Une pièce extrêmement attachante, drôle et terrifiante, ou comment l’amitié de deux gardes du Shah Jahan est mise à mal par le sens du devoir – ou l’attachement à la beauté.