Tu t’assois bien confortablement dans une salle de théâtre pour regarder une pièce. Mais dans cette pièce, Tu découvres que Tu es le personnage principal et Tu apprends que Tu vas mourir dans quelques années.
Bien sûr, Tu n’es pas d’accord. Qui est responsable de ta mort prochaine ? Qui voudrait te tuer ? Un super détective privé est bientôt engagé pour tenter de trouver Ton futur meurtrier… Et Toi, que penses-tu de tout ça ?
La langue pleine d’humour, de jeux de répétition, de sonorités, d’onomatopées de Rasmus Lindberg nous embarque dès les premières répliques dans un univers très personnel nourri de métaphysique et d’absurde. L’auteur développe ici une forme chorale qui s’adresse au public et l’implique dans la représentation, une relation particulière à l’espace et au temps, et instaure un rapport inventif à la langue sur scène. Cette pièce pose la question du « théâtre », du personnage, de la fable. Qu’est-ce que l’objet théâtre ? L’air de rien des questions existentielles et profondes sont posées. L’auteur utilise des raccourcis chronologiques et traite l’absurde avec une folle énergie pour atteindre de plein fouet le lecteur/spectateur. Ici, il n’y a pas de personnages définis. Les acteurs sont là à la fois en tant que personne privée et en tant que personnage. Plusieurs temps et plusieurs espaces peuvent coexister.
« Dans un film, si James Bond tire une balle, la suite logique est que le méchant est touché. Au théâtre, on peut prendre un autre chemin, on peut fonctionner par associations et se retrouver en Chine il y a 5000 ans au moment de l’invention de la poudre » (Rasmus Lindberg).
I.D est une comédie ultra-rapide, inspiré de la BD et bourrée de vitalité. Un texte très juste et très fort, particulièrement pour le public adolescent auquel il est destiné. Rasmus Lindberg qui écrit aussi bien pour les adultes que pour le jeune public, est aujourd’hui considéré comme un des jeunes auteurs suédois importants et s’inscrit dans une nouvelle génération d’auteurs à l’écriture très travaillée.
Cette pièce a été sélectionnée (traduction partielle) dans le Cahier MAV n°10 Etonnantes écritures européennes pour la jeunesse, publié aux éditions Théâtrales en novembre 2013.