Je meurs de ne pas mourir

de Paco Bezerra

Traduit de l'espagnol par Clarice Plasteig

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Espagne
  • Titre original : Muero porque no muero
  • Date d'écriture : 2022
  • Date de traduction : 2023

La pièce

  • Genre : monologue
  • Nombre d'actes et de scènes : 2 parties non séparées, divisées en 43 épisodes
  • Décors : un théâtre
  • Nombre de personnages :
    • 1 au total
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 90 mn
  • Création :
    • Période : La pièce aurait dû être créée aux Teatros des canal, Madrid, en janvier 2023, avant d’être censurée.
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Sainte Thérèse d’Avila revient sur Terre cinq cents ans après sa mort. Malheureusement, elle ne sait d’abord pas qui elle est, et d’ailleurs elle découvre qu’elle n’a pas de corps, puisque sa dépouille a été dépecée et les morceaux envoyés, comme reliques, aux quatre coins du monde. Il va d’abord lui falloir partir à sa propre recherche. Quand elle aura compris qui elle a été et qu’elle aura recomposé son enveloppe charnelle, un nouveau défi l’attendra : savoir pourquoi elle est revenue à la vie ?

Regard du traducteur

Dans la première partie, Paco Bezerra retrace avec un regard d’aujourd’hui, teinté d’humour et de fausse naïveté, la vie de Thérèse telle qu’elle l’a vécue et racontée elle-même. Féministe avant l’heure, elle a dû faire face à un monde d’hommes dans lequel seul le couvent pouvait la sauver du joug masculin. Elle n’échappera pas pourtant à l’inquisition, surtout pour ses écrits. Le récit de son retour sur Terre compose la seconde partie de la pièce. Comment une femme, seule, perdue, peut trouver sa place dans le monde ? Quelle chance lui laisse-t-on ? L’axe féministe assumé développé par l’auteur tout au fil du récit, renforcé par ses fulgurances stylistiques, donne à la pièce et à la vie de la Sainte un poids ultra-contemporain. C’est l’histoire d’une femme exceptionnelle, comme toutes les femmes le sont. Celles dont on se souvient et celles que l’on a oubliées. Ode à la liberté pour tous, mettant face à leurs contradictions les préceptes religieux du Siècle d’Or autant que les grands principes d’aujourd’hui, la pièce met en lumière les failles de systèmes qui ne laissent jamais de place à ceux qui ne s’y conforment pas entièrement.

La pièce, récit nécessairement fictionné, basée sur les écrits de Sainte Thérèse d’Avila, a fait l’objet d’une censure en Espagne où elle devait être montée. À ce jour (en 2024), cette création n’a toujours pas eu lieu, empêchée par la pression de l’extrême droite. Un large mouvement de soutien à Paco Bezerra, mais plus largement à la liberté de création artistique, s’est alors exprimé dans le pays.