Gilad Evron s'attaque à un chapitre de l'histoire des rois d'Israël tiré de l'ancien testament. La pièce se passe au royaume d'Israël vers l'année 780 avant notre ère. Jéhu, officier brutal, au début de la pièce, est condamné à mort. Il finit sur le trône. Il engloutit tout ce qui se pose sur son chemin. Mais comme tous les grands personnages tragiques, tout puissant qu'il soit, il ne peut commander les sentiments des autres. C'est l'histoire d'un coup d'Etat, d'un abus de pouvoir, d'un dépassement des limites.
Dans ce parcours à la Richard III, Evron s'interroge sur le mal, sur le pouvoir et aussi sur la mémoire et la légitimité « être à sa place ». C'est une pièce forte qui a été largement récompensée lors de sa création en Israël lors de la première Intifada.
Jéhu, sur une route, a rencontré un paysan qui avait une charrette et un chien ; le chien était attaché à la charrette de telle façon qu'il se blessait. Le chien était dans un état pitoyable, couvert de plaies. Jéhu est intervenu, il a rossé le paysan et délivré le chien. Jéhu fut très déçu de l'effet de son intervention. Sans doute s'attendait-il à ce que le chien profite de sa liberté et qu'il le suive. Mais le chien libéré retourne vers son bourreau. C'est là que Jéhu a comprit quelque chose sur la vie : «j'en ai vu passer ... Vu et revu ... Des chiens, des charrettes, et je n'ai pas fini d'en voir». Il choisit le mal comme champs d'action.