La chute de Robespierre

de Robert Southey

Traduit de l'anglais par Jean-Pierre Richard

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : U.K.
  • Titre original : The fall of Robespierre
  • Date d'écriture : 1794
  • Date de traduction : 1995

La pièce

  • Genre : Drame historique
  • Nombre d'actes et de scènes : 3 actes non subdivisés en scènes
  • Décors : Les Tuileries / chez les Tallien / à la Convention
  • Nombre de personnages :
    • 22 au total
    • 21 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 1h
  • Lecture publique :
    • Date : 1996
    • Lieu : Université de Nanterre - Paris X

Édition

Résumé

L'action se déroule à Paris à la veille et le jour de l'exécution de Maximilien Robespierre, le 28 juillet 1794.
Le premier acte oppose les comploteurs, conduits par Tallien, et les partisans de Robespierre, dont son frère cadet, Couthon et Saint-Just.
Les deuxième et troisième actes se déroulent à la Convention.
Au cours du deuxième acte, Robespierre et ses amis sont vaincus ; on finit par les arrêter. Le troisième acte est le récit indirect, devant les députés, des péripéties militaires qui ont conduit à l'évasion de Robespierre, puis à sa tentative de suicide, suivie de son exécution immédiate, avec ses partisans.

Regard du traducteur

C'est "à chaud" que Coleridge et Southey ont composé cette pièce historique. Elle est datée du 22 septembre 1794 et Robespierre et ses amis ont été décapités le 28 juillet 1794.

Sur le plan idéologique, un double mouvement, en partie contradictoire en soi, anime la pièce : les auteurs prennent assez nettement parti contre Robespierre, accusé d'être le nouveau despote de la France républicaine. Mais on sent des réserves, des critiques voilées à l'égard des nouveaux dirigeants ("le mal, le luxurieux Tallien") ; d'autre part, la sympathie des auteurs englobe le jeune frère de Robespierre et même Saint-Just, dont est salué la probité.

Deuxième grande orientation du discours des auteurs : la chute de Robespierre ne signifie en rien l'effondrement de la Révolution, mais, au contraire, une lutte accrue contre les rois européens comparés à des basilics venimeux. La pièce s'achève sur l'espoir que la France, qui vient d'abattre un nouveau tyran, libérera le reste du continent de tous les despotismes...

Le premier acte porte "la patte" du grand Coleridge. Le lexique flamboyant rehausse la rhétorique et s'accompagne de quelques images originales ; l'auteur s'attache aussi à peindre les états d'âme des hésitants ou les sentiments des Tallien, dont la paix domestique et les rêves de musique sont anéantis par les bouleversements politiques. Coleridge imite Shakespeare.

Les deux actes dus à Southey sont à la fois plus plats des points de vue stylistique et thématique, plus riches sur le plan dramatique : l'auteur ménage un savant suspense, laissant croire assez longtemps à une victoire du tyran Robespierre.
C'est, au total, un petit Jules César romantique.