M. Zéro, comptable depuis 25 ans dans un grand magasin, subit les récriminations perpétuelles de sa femme et se venge en houspillant sa collègue Daisy, à laquelle il n’est pourtant pas indifférent. Le jour du 25e anniversaire de son emploi de comptable, il prévoit (en aura-t-il enfin le cran?) de demander pour la première fois une augmentation à son patron, mais quand celui-ci vient le trouver, c'est pour lui annoncer qu'il va être remplacé par une machine à calculer et qu'il est remercié. De rage, Zéro tue son patron puis rentre chez lui où sa femme attend la visite des couples Un Deux Trois Quatre Cinq et Six. Zéro, lui, attend très tranquillement la police et se rend. Il est jugé et condamné. En attendant son exécution, il est exhibé dans une cage dans un musée où le public afflue pour admirer un spécimen d’Assassin Nord-Américain, genre homo sapiens.
Au cimetière, après sa mort, il fait la connaissance de l'inconsolable Schrdlu, exécuté lui aussi pour l'inexplicable assassinat de sa mère chérie.
Les voilà pour un temps éberlués aux Champs Elysées, stupéfaits de ne pas trouver là toutes les saintes personnes qu'ils s'attendaient à y voir. Zéro y rencontre Daisy, suicidée par amour pour lui, mais sa soumission indécrottable à une morale mesquine l'empêche de filer le parfait amour avec elle: il refuse de rester dans cet endroit où il est permis de s'aimer hors mariage.
Pour finir, il passe 25 ans dans une espèce de purgatoire à actionner inlassablement une machine à calculer. Passé ce temps, son âme a été assez rafistolée pour resservir encore une fois et on le renvoie sur Terre malgré ses supplications pour une autre vie, plus minable encore que les milliers de précédentes, sa condition d'esclave consentant s'aggravant au fil des vies.

Chef d’œuvre du théâtre expressionniste américain, La Machine à Calculer dresse un portrait du « petit homme », sans nom, sans caractère, une satire des victimes de l’âge de la machine, où l’on apprend que l’âge de la machine est doté d’une théologie de la machine…