Oblomov, un mythe littéraire. Un extravagant paresseux ? Un malade imaginaire ? Un velléitaire incurable ? Un homme pur, innocent, intègre ?
Arkadi, jeune médecin « spécialiste en maladies psychiques », le comprendra-il ?
Oblomov vit dans la paresse, l’oisiveté, avec un domestique qu’il rudoie, mais dont il ne peut se passer. Il se laisse dépouiller par le régisseur et les paysans de son domaine. Il retrouve son ami d’enfance, Stolz, homme d’affaires, d’entreprise, efficace, homme de « progrès », qui essaie en vain de le faire sortir de son apathie, de son aboulie. Il rencontre Olga, il pourrait l’aimer, mais…il a peur, il préfère la laisser s’éloigner…Il finira dans le petit confort d’une maison de faubourg, auprès d’une veuve, « une bonne ménagère ». Il y mourra.
Qui est cet Oblomov ? Qui est ce personnage qui nous interpelle dans ses renoncements successifs, et dont le nom signifie « Cassure » ?
M.Ougarov est resté fidèle au grand roman de Gontcharov, tout en apportant un regard distancié, en laissant le burlesque faire irruption dans la pièce qui met en scène l’aboulie du personnage. Dans une structure traditionnelle, Ougarov assume l’héritage littéraire, le fait sien, tout en s’en libérant. Cet Oblomov moderne ne peut plus être que malade ou fou…et son anormalité se révèle toujours à travers le refus de l’action qui disperse, et à laquelle il ne peut opposer qu’une vie terne et absurde qui l’amène à attendre patiemment la mort.