Lampedusa Beach raconte le naufrage de Shauba, immigrée africaine clandestine, en proximité de l’île de Lampedusa. Le temps de descente de son corps dans les abysses de la mer coïncide avec le temps de l’écriture. Mais c’est aussi l’événement d’un théâtre dans l’eau, en symbiose avec un corps de femme qui a perdu tout contact avec la terre, et du rêve d’une vie européenne. L’auteure annonce dans son introduction que le texte est réservé à une actrice qui sait jouer en apnée. Le mot « noyée » de Shauba donne vie à une odyssée sous l’eau faite de mémoire personnelle, de cohabitation avec les poissons, de sentiments simples et de nostalgies, d’expériences physiques qui remontent dans son âme comme des effluves méditerranéennes. À la fin, la route du voyage et de la vision du but se renverse. L’abordage au fond de l’abîme est une Lampedusa balnéaire, le monde du haut qui se referme sur la vie de Shauba : la descente est à la fin une longue respiration qui s’élève en récit.