Reiderico, jeune homme (trop ?) sensible, pour échapper à Gordi, son frère en mal de père, un peu gauche, qui confond virilité et brutalité, et à sa mère quelque peu envahissante et castratrice, passe des heures à parler à un puits au fond duquel vit Lucero, son ami, son double, imaginaire mais bien réel. Seule sa tante, Bolivia, vieille fille qui soigne en secret les syphilitiques (et fait ainsi vivre la maisonnée), semble le comprendre. Vient l’ouragan, et Reiderico cède à Lucero sa place et son nom avant de se réfugier au fond du puits. La métamorphose de Reiderico ne résout pas les problèmes familiaux, et ne résout pas non plus les problèmes du jeune homme.
Est-il plus dangereux d’enfouir ses désirs ou d’y céder, peut-on échapper à ce que l’on est ; la pièce navigue dans cet espace incertain entre celui que l’on est et celui que l’on voudrait être, ou pourrait être, ou risque de devenir, dans une langue à la foi simple et poétique jusque dans les didascalies.