Les Rives d’Utopie. 1ère partie : Voyage

de Tom Stoppard

Traduit de l'anglais par Gérald Garutti

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : U.K.
  • Titre original : The Coast of Utopia . 1st part: Voyage
  • Date d'écriture : 2002
  • Date de traduction : 2010

La pièce

  • Genre : drame
  • Nombre d'actes et de scènes : 2 actes / 23 scènes
  • Décors : - Priamoukhino, la propriété des Bakounine - Moscou
  • Nombre de personnages :
    • 25 au total
    • 16 homme(s)
    • 9 femme(s)
  • Durée approximative : 2h30
  • Création :
    • Période : 22 juin 2002
    • Lieu : Olivier Theatre, Londres
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Portrait de la Russie du dix-neuvième siècle, la trilogie de Tom Stoppard Les Rives d’Utopie embrasse quatre décennies d’histoire européenne dans l’onde de choc de la Révolution Française, de Moscou à Paris et de Londres en Suisse – et, par là-même, explore la préhistoire de la Révolution Russe. La première partie, Voyage, est centrée sur l’évolution de Mikhaïl Bakounine, qui, de tyran domestique idéaliste, se mue en activiste révolutionnaire – prélude à sa métamorphose en théoricien anarchiste. Au premier acte intimiste, où, dans sa datcha champêtre de Priamoukhino, s’ébat le clan Bakounine (un patriarche, un frère et cinq sœurs), entre crises familiales et tragico-comédies sentimentales, succède un second acte politique, où, à Moscou, les jeunes révolutionnaires tentent de s’organiser et d’inventer un monde nouveau, en art et dans la vie. Le « monde russe parfait » initial, tout en abstraction et en contemplation, provincial et d’Ancien Régime, se trouve ainsi dans un second temps confronté à l’oppressante réalité de l’autocratie tsariste dans la capitale moscovite. Constamment, l’idéalisme des systèmes philosophiques et théories politiques est battu en brèche par les accidents de la vie privée et les aléas des destins individuels, tour à tour comiques et tragiques.

Regard du traducteur

Avec pour cadre l’autocratie tsariste du XIXe siècle, la trilogie The Coast of Utopia explore la préhistoire méconnue de la Révolution russe telle que la rêve alors l’intelligentsia naissante, de manière contradictoire, complexe et passionnée – en une grande confrontation des idéalismes, libéralismes, socialismes, anarchismes…

En une fusion des drames intimes et des enjeux historiques, cette fresque alterne les moments épiques, où sont brassés écrivains (Tourgueniev, Pouchkine), philosophes (Marx, Louis Blanc) et hommes politiques (Manzini, Ledru-Rollin), et les plongées au cœur du tragi-comique familial.

En son axe, elle retrace la trajectoire de trois figures intellectuelles essentielles de la Russie moderne : le philosophe anarchiste Mikhaïl Bakounine, l’intellectuel radical Alexandre Herzen, et le critique littéraire Vissarion Belinski.

Son propos tient du roman opaque de Dostoïevski, son atmosphère de datcha paradoxale fleure Tchekhov, et ses dialogues brillants ne sont pas sans rappeler Oscar Wilde.

Par son souffle littéraire et son brio dramatique, par ses enjeux à la croisée de l’histoire et la philosophie, de la politique et du théâtre, par sa manière de réinterroger la révolution comme concept, événement et horizon, par sa dimension d’œuvre maîtresse composée par l’un de nos dramaturges anglais les plus brillants, cette trilogie m’a paru essentielle et pertinente à traduire.