Écriture

  • Pays d'origine : Russie
  • Titre original : LOUNIN ili SMERT JAKA
  • Date d'écriture : 1975
  • Date de traduction : 1993

La pièce

  • Genre : Drame
  • Nombre d'actes et de scènes : Un seul grand acte continu
  • Décors : Un seul : les deux cellules de la prison d'Akatouï.
  • Nombre de personnages :
    • 11 au total
    • 9 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 2h30
  • Création :
    • Période : 1979
    • Lieu : Moscou
  • Domaine : Protégé : L'auteur.

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Trame historique : La vie de LOUNINE, révolutionnaire célèbre (1787-1845), d'abord aristocrate brillant, ami du grand-duc Constantin. Il s'installe à Paris lors de l'occupation de 1815 et y absorbe les idées des révolutionnaires français. En 1816, il tente de mettre sur pied l'assassinat du Tsar. Arrêté et condamné à 20 ans de bagne.

RADZINSKI nous le présente dans sa prison le jour de sa mort (exécution camouflée). Tout se passe dans sa cellule et la cellule voisine où se mêlent les vrais personnages de la prison et des mannequins sans visage appelés "Premier, Deuxième, Troisième UNIFORME et LE SOUVERAIN". Grâce à leur présence fantastique, l'auteur évoquera de façon très libre toute la vie et les idées du prisonnier :

- Sa vie libre de coureur de jupons qu'il appelle LE BAL. Celle d'un jeune officier de Cour amateur de duels.

- Puis le complot qui réunit les plus grands noms de la noblesse.

- Les idées : généreuses, fermes, ancrées sur une vision réaliste de l'homme et romantique de ses aspirations.

- De très belles pages sur la mort : révolte des êtres jeunes devant elle, acceptation de l'âge mûr.

Regard du traducteur

Ce qui frappe le plus est sa théâtralité, ainsi deux points particulièrement forts : le début et la fin :

Le début - On voit Lounine, conscient d'avoir provoqué les autorités en continuant, en prison, à rédiger des lettres politiques, et d'avoir mérité la mort, régler avec le gouverneur les détails de son exécution camouflée (Fait historique : c'était un trop grand personnage pour qu'on l'exécutât ouvertement).

La fin : On n'assiste pas à la mise à mort, mais après elle, un scribe entre dans la cellule vide et procède à l'inventaire : paire de chaussettes de laine : une ; culotte de drap : une ; crucifix : un... L'effet est saisissant.

Autre trouvaille : Les Uniformes - Ils sont l'artifice, l'inhumanité de la Cour, aussi bien dans les saccades de leurs gestes que dans celles de leurs propos. Articles de flagornerie et de consommation tyrannique tellement indifférents qu'ils en arrivent à échanger leurs Uniformes, leurs "peaux".

C'est la matérialisation d'une mascarade qui est probablement le motif le plus constant de la pièce : mascarade de ces marionnettes, mascarade des lettres politiques clandestines de Lounine, mascarade de sa mort déguisée, brillante mascarade de sa jeunesse... souvenirs... phantasmes...

Le rôle de Lounine lui-même est une très belle composition pour comédien d'âge mûr.

Remarque : Une petite difficulté vis-à-vis du public réside dans l'évocation d'une révolte et de complots que bien des français ne connaissent pas... Si le metteur en scène est de cet avis, l'auteur d'origine accepterait que l'adaptation rende les faits plus explicites.