L'action se déroule dans le présent et dans le passé. Les époux, Lucie et Félix comptent la 6ème année de leur vie conjugale. Lucie annonce qu'elle quitte Félix pour aller travailler à l'étranger. Le temps "retourne en arrière" : l'enfance de Félix avec son père malade et sa mère hystérique. Lucie est amoureuse d'un autre ; Félix en devient fou… Histoire sur les recherches de l'amour, l'apprentissage du pardon, le poids de la haine.
C'est une pièce sur les recherches de l'amour, le poids de la haine, l'apprentissage du pardon -le chemin de chaque être humain. Le plus étonnant pour moi, est le rapport fragile entre le poids des sujets traités et la légèreté avec laquelle l'auteure raconte l'histoire. La pièce traite de la difficulté d'être ensemble, de la souffrance, de la fidélité et de la mort (la maladie du père de Félix), mais toutes les scènes ont un poétisme, un humour et une liberté d'expression étonnants. Les dialogues sont souvent comiques, proches de l'humour noir, beaucoup de clichés de la vie moderne y sont cités et ironisés de manière subtile, sans l'aspect lourd de "critique sociale". Nous y voyons des scènes reconnaissables comme le couple au supermarché, regardant la télé, la femme tentant de re-séduire son mari (personnage de Tanya, femme du loueur de patins). Et pourtant, juste assez de signes réalistes sont donnés pour laisser entendre le drame : le besoin de se rapprocher, de se comprendre.
La dramaturgie possède un pouvoir de raconter avec lyrisme, humour et un érotisme léger, la séparation et les retrouvailles du jeune couple (Lucie et Félix) et le crépuscule du couple âgé, celui des parents de Félix.
L'écriture de la pièce ressemble souvent à une dentelle fine : beaucoup de lignes tissées avec maîtrise du tableau général.
Akvilé Melkunaité