Mise à mort inaugure, dans l’œuvre de Levin, une nouvelle recherche théâtrale qu’il approfondira jusqu’à sa mort, parallèlement aux comédies, aux pièces politiques et aux pièces inspirées des grands mythes de l’humanité.
D’une écriture particulièrement exigeante et d’un contenu dont le sens ne se donne pas immédiatement, cet ensemble d’une dizaine de pièces nous semble, après la traduction et la parution en français de plus d’une vingtaine de textes, indispensable à une vision plus complète de l’étendue de l’œuvre de ce grand auteur contemporain.
Théâtre de la cruauté ou pièces sanglantes, ce corpus transforme le plateau en un lieu où va s’accomplir, selon une loi implacable, un mystérieux sacrifice. Au centre de l’action, des corps humains, torturés et humiliés, avancent inéluctablement vers la mort. Dans une succession de situations dérangeantes, d’images sidérantes par leur violence, de propos obscènes énoncés avec le plus grand naturel, Levin met à nu les mécanismes de l’âme humaine – des mécanismes qui se sont révélés dans toute leur horreur au XXe siècle.