Noman

de Anna Carlier

Traduit du néerlandais par Mike Sens

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Belgique
  • Titre original : Noman
  • Date d'écriture : 2018
  • Date de traduction : 2022

La pièce

  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 2 femme(s)
  • Création :
    • Période : 2019
    • Lieu : centre culturel Monty Kultuurfaktorij, Anvers
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Deux femmes, Alma et Noa, voyagent en Opel Corsa vers une contrée lointaine pour se suicider. Elles atterrissent dans un au-delà fantastique où elles ne comprennent pas la langue.  

Composé de trois parties en neuf tableaux et d’un épilogue, ce texte dramatique est une quête de sens dans un monde absurde et vide. 

La pièce s’ouvre de manière surprenante sur l’épilogue, dans lequel Alma exprime ses pensées et partage ses réflexions sur les petites choses du quotidien. Cette introspection éminemment poétique donne le ton et révèle le désir profond d’Alma de trouver sa place dans le monde qui l’entoure. L’autrice, par ce procédé, donne des clefs pour comprendre les actions d’Alma tout au long du texte. 

Dans la première partie, « Sur la montagne », Alma et Noa traversent un paysage enneigé, à la recherche d’un cerisier gelé sur lequel elles prévoient de se pendre. Seulement l’arbre n’est plus là, elles sont confrontées à l’absurdité de leur situation. Dans la deuxième partie, elles sont transportées dans un lieu imaginaire, Noman, où les habitants semblent avoir disparu et où les seules traces de leur existence sont inscrites dans une langue inconnue. Alma se met en tête de déchiffrer cette langue et, avec Noa, part explorer les lieux. Ensemble, elles découvrent des rituels et des pratiques étranges. Pour Noa, ce nouvel environnement représente un espace concentrationnaire, un lieu hostile qui vient exacerber ses peurs et sa souffrance. Les baraques abandonnées de Noman lui suggèrent la douleur et le châtiment. Alma n’a pas la même perception. Elle est curieuse et intuitive, parvient par la force de son imagination à donner un sens aux mots de la langue de Noman. Ce lieu devient pour elle une alternative au suicide. La pièce se referme sur la troisième partie, où elles se retrouvent sur la montagne enneigée. Noa est plus que jamais décidée à en finir. Alma ne conçoit pas de poursuivre sans elle, alors elle tente de la convaincre de rester en vie.

Noa et Alma naviguent successivement dans des paysages réels et imaginaires, confrontées à leurs désirs, leurs peurs et leurs espoirs. La manière dont elles interagissent révèle la complexité de leur relation. Elles ont une complicité forte mais sont également très dépendantes l’une de l’autre, ce qui créé parfois des tensions. Cette dépendance est à la fois une force et une contrainte. À travers ce très beau portrait de femmes, Anna Carlier nous emmène dans une exploration poétique et philosophique de la condition féminine. Bien sûr, on pense à Samuel Beckett avec les références à la corde et à l’arbre d’En attendant Godot, même si les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes. La forme poétique de ce théâtre offre de multiples possibilités d’interprétation et de mise en scène.