Cette pièce constitue une expérience dramatique originale dans son traitement du temps, dans la transfiguration d’un thème rebattu de la vieille Irlande, celui de la tuberculose, des morts d’enfants, des terreurs primitives et dans l’introduction d’une tonalité neuve mêlant suspense, peur diffuse et fantastique. Œuvre étrange et dramatiquement acrobatique où deux familles, ayant vécu à cinquante ans de distance, sont vues et jouées dans la même demeure. Entre l’ancienne famille et le jeune couple d’aujourd’hui circule, créature du dehors, une mystérieuse visiteuse, fille des murs de la maison de la mort, comme un pont jeté par-dessus le temps. Au point culminant de la pièce éclatera, pour finir, un chant de vie : l’enfant désiré par Avril et l’enfant à naître d’Anna se confondront dans la lumière. La vie l’emportera sur la mort.
Regard du traducteur
Pièce intimiste et fine qui déjoue la chronologie ordinaire et exploite un thème cher à Bolger : la mémoire des murs qui n’ont pas d’histoire. Encore un beau défi pour un metteur en scène.